Depuis quelques années les TIC s’intéressent au contrôle de l’énergie. Les initiatives autour du Smart Grid sont maintenant bien connues et se déclinent par des solutions de contrôle du réseau de transport primaire et secondaire, des solutions autour du compteur communiquant et des solutions dédiées au contrôle de l’énergie dans le bâtiment résidentiel, industriel ou tertiaire. L’objectif est de fournir, grâce aux TIC, la vision et le contrôle en temps réel du réseau électrique. L’électricité est en effet une énergie de flux, difficile à stocker, et qui nécessite en permanence une équilibrage du réseau entre les systèmes de production et les systèmes de consommation.
Une manière de simplifier l’équilibrage du réseau serait de pouvoir stocker massivement l’énergie lors des surplus de production et de pouvoir consommer cette énergie stockée lors des appels de puissance. Les barrages sont utilisés à cet effet, mais le potentiel hydraulique est largement réalisé et les nouveaux sites sont rares.
Des progrès encourageant ont déjà été enregistrées dans les solutions Smart Grid et les TIC envisagent maintenant de s’attaquer à la question du stockage de l’énergie. L’idée est de mettre la loi (ou la conjecture) de Moore au service du stockage. Dans les TIC, la densité des composants double tous les 18 mois. Il serait intéressant d’obtenir la même dynamique dans le stockage d’énergie.
Or, des progrès considérables ont été effectués dans les mémoires. Les mémoires stockent des bits d’information à base de technologies magnétiques (disques durs) ou électroniques (mémoires flash). S’il est possible de transformer l’énergie magnétique en énergie électrique (cf les équations de Maxwell), la piste des mémoires flash semble plus simple et plus prometteuse, car les mémoires flash stockent de l’information ET aussi de l’énergie directement sous forme électrique (les électrons).
L’idée est donc simple: en augmentant les capacités mémoire, on augmente la quantité d’électrons et donc l’énergie stockée.
Les premiers prototypes reposent sur des mémoires flash dopées suivant la technologie Gordon (probablement en hommage à Gordon Moore), Gordon étant l’acronyme de Good Old Repository of DC current Over Network.
L’interface de connexion repose sur les nouvelles évolutions de l’USB 3.0 qui permettra bientôt de transférer jusqu’à 100W.
Avec les progrès des capacités des mémoires flash, l’industrie des TIC espère ainsi totalement transformer en quelques années le stockage de l’énergie. Si les prototypes actuels stockent quelques Wh, nous pouvons espérer en dix ans, multiplier la puissance disponible par 128 et obtenir dans une quinzaine d’années quelques KWh… Il sera prochainement possible de disposer dans la poche d’une puissance élevée, mobilisable instantanément, simple à transférer et utilisable de manière universelle grâce à l’interface USB.
Les TIC sont donc en passe de résoudre les problèmes du contrôle et du stockage de l’électricité.
La mémoire flash Gordon est-elle destinée à sauver le monde de l’énergie?
Olivier.