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Se préparer à la transformation numérique en 3 étapes


5 November 2016


L’Association des utilisateurs SAP francophones a placé la donnée au cœur de sa convention annuelle. Au fondement de la transition vers SAP HANA, la donnée continue pourtant de soulever de réelles inquiétudes. Si sa valeur est bien comprise à l’heure de l’IoT, les moyens qu’entreprises et politiques doivent mettre en œuvre pour récolter, sécuriser, accéder et exploiter cette donnée continuent de susciter certaines frictions. Pour faciliter la transition, un changement de gouvernance et une modernisation de la relation clients s’imposent.

Ça commençait plutôt bien ! « Le Big Data sauvera le monde » affichait fièrement la conférence d’ouverture de la convention USF SAP, dont le thème cette année portait sur l’explosion des données. Vu l’intérêt suscité, l’association des utilisateurs SAP francophones a visé juste. Selon son Président Claude Molly-Mitton,  950 visiteur sur les 1053 enregistrés ont participé aux conférences sur le seul premier jour. Comme un écho à son dernier ouvrage, Nicolas Bouzou, le médiatique économiste, a introduit ces deux journées pour rappeler combien la donnée participe à l’innovation actuelle. Le lendemain, Rand Hindi, fondateur de la startup Snips, referme la convention par une magistrale démonstration sur l’utilisation du baromètre dans nos téléphones mobiles. En détournant les capteurs et les données de leur usage initialement prévu, il est dorénavant possible d’identifier notre positionnement dans le métro : une “simple” question d’accélération et de variation de pression !

Pourtant, les motifs d’inquiétudes arrivent – trop – rapidement dans le discours des panelistes : création destructrice de Schumpeter, conflits liés à l’économie collaborative, protection de la vie privée. A leur décharge, les questions se font nombreuses dans la salle. A croire que la valeur intrinsèque de la donnée et que les promesses de l’IoT ne suffisent pas à convaincre au-delà d’un cercle restreint de technoptimistes. Et il y a de quoi s’interroger lorsqu’on réalise que le public se compose majoritairement de responsables SI. Les mêmes qui doivent justement porter et accompagner la transformation numérique de leur entreprise. Pourtant cette frilosité s’explique simplement :

La transformation numérique impose une réorganisation complexe au niveau de l’entreprise, de sa gouvernance, ainsi que dans sa relation avec ses clients et son écosystème

Sur scène, économistes, élus, startuppers, et dirigeants de SAP se sont relayés pour élaborer une réponse à ce nouveau défi. A l’image de Nicolas Bouzou qui plaide pour une réorganisation de nos sociétés et de nos entreprises. Rapidement relayé par Luc Ferry, pour qui la promesse d’une nouvelle révolution industrielle repose justement sur cette nouvelle organisation.

3 étapes pour aborder la transformation numérique

Etape 1 : Passer d’une relation transactionnelle à une relation d’usage avec ses clients

Sur la route d’une relation client optimale, la personnalisation est clé et pilote dorénavant la stratégie commerciale de l’entreprise. Boostée par l’IoT et la mobilité, la personnalisation connecte aujourd’hui clients et employés de grands groupes comme de petites entreprises. Passée par la case Australie, Patricia Hornebecq (SAP) s’émerveille sur scène de la transformation de la marque Bakers Delight. Pour faciliter la gestion des flux dans ses boutiques, la boulangerie équipe ses vendeurs de tablettes et de smartphones. Mais elle ne s’arrête pas là, et finit par proposer une personnalisation dans la recette même des pains. Fondée sur un constat simple – le client en zone rurale recherche un pain plus consistant que le client en zone urbaine – l’entreprise fait le lien en temps réel entre l’usage que ses clients ont d’un produit de première nécessité et sa supply chain. Une personnalisation bientôt entièrement automatisée ? Avec 100 milliards d’objets connectés d’ici 2025 selon Rand Hindi, le volume de données mettra bientôt à disposition de l’Intelligence Artificielle une base de connaissance suffisante pour devenir de plus en plus performante. Pour le data scientist, la croissance fulgurante de l’Intelligence Artificielle n’est donc pas liée aux capacités de calcul déjà fortement démocratisées, mais à la capacité d’entraînement que ce volume croissant de données lui confère.

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Ramenés à un public de DSI, cela aurait pu paraître bien abstrait. Pas du tout ! La donnée bouleverse jusqu’à la relation entre SAP et ses utilisateurs dans l’usage qu’ils ont justement du progiciel : “La donnée est au cœur de nos systèmes et est notre seul point de désaccord avec l’éditeur” a tenu à rappeler Claude Molly-Mitton. En jeu, les projets IoT et le licensing prévu pour des systèmes tiers qui souhaiteraient exploiter des données issues de SAP. L’éditeur souhaitant lui aussi répondre de manière pertinente à l’usage de ses utilisateurs, un accord sur ces accès indirects est en vue. Mais la question de la valorisation des données reste posée et est loin d’être réglée. Car pour François Werner – Vice-Président du Grand Nancy, la vraie question est celle de la gouvernance autour de la donnée, et ce que cette gouvernance implique. Autrement dit, comment entreprises et politiques s’assurent que la donnée et son exploitation génèrent de la valeur pour tous. En la matière, « La France n’est pas en retard ». Pour l’élu en charge du numérique à la Région Grand Est, le fait que notre pays dispose d’un administrateur général chargé de répertorier, qualifier, collecter les données produites afin de les stratifier, les partager, et les protéger est une bonne chose. Même s’il plaide pour la création d’un administrateur au niveau régional, d’autant qu’avec les nouveaux usages, la donnée est devenue un véritable indicateur des politiques publiques : canne connectée pour les seniors, parking connecté, circulation en ville et qualité de l’air etc.

Etape 2 : Acculturer les différents niveaux de gouvernance à la donnée

Certes notre pays n’a donc pas à rougir de sa gouvernance générale. Mais François Werner admet volontiers que le monde des élus n’était « pas préparé à une telle explosion des données et aux multitudes de questions que cela pose ». Et de déplorer, avec une franchise rafraichissante, qu’au sein des administrations, la place accordée à la DSI n’a pas permis d’accompagner et d’expliquer ce changement de manière pro-active. Rattachée de manière un peu obscure aux directions financières, certaines directions (auto) proclamées plus « légitimes » souhaiteraient que la DSI reste dans l’ombre. Plus rentable politiquement d’occuper l’espace sur des sujets « tendance », ces directions ne sont pourtant ni préparées, ni agiles : des directions « sumo », selon les mots de l’élu, frappées de plein fouet par l’explosion de la donnée, et avec elle, son jargon, dont de nombreux élus sont toujours exclus. « Il faut acculturer nos élus aux questions digitales et de données. Si on laisse la transformation digitale à quelques-uns, nous aurons échoué. Et on y arrivera que si élus, services informatiques et métiers intègrent la donnée au cœur de leur fonctionnement et de leur raisonnement ».

Les entreprises privées seraient avisées de s’inspirer de la situation des DSI au sein des administrations. Car en la matière, ces premières disposent de pistes d’amélioration réelles. Leurs DSI ne sont pas épargnés par la transformation numérique qu’impose l’explosion de données, les algorithmes ou l’analytique. Par le passé, une DSI qui souhaitait se transformer ou se moderniser n’avait qu’à jouer la carte de la réduction des coûts, voire de l’optimisation. Aujourd’hui, comme le rappelle Patricia Hornebecq (SAP), la DSI doit justifier chacune de ses décisions par rapport à la valeur métier que cette décision rapporte : en quoi l’entreprise va se différencier ou comment l’expérience utilisateur sera enrichie.

La transformation numérique, c’est d’abord penser aux métiers

Ramené au data center, cela veut dire que l’augmentation des capacités serveurs, la migration des applications vers le Cloud, ou l’automatisation de sa gestion n’a aucun sens tant que la DSI ne démontre pas un enrichissement réel de l’expérience pour les clients finaux de l’entreprise, voire le développement et l’adoption de nouveaux usages. Ce bouleversement a été bien compris par SAP comme l’a rappelé Marc Genevoix, Directeur Général de SAP France. Avec sa vision analytique, real-time et in-memory, SAP HANA ambitionne par exemple de conférer plus d’intelligence aux processus : comme justement la capacité de prévoir et de réagir de manière prédictive à partir des données.

Etape 3 : Rebâtir les fondations de son écosystème

Cette nouvelle gouvernance doit donc embarquer tous les services et l’ensemble des collaborateurs. Marc Genevoix insiste sur le caractère « universel » de cette adhésion. Si les équipes ne partagent pas une vision commune et positive autour de la donnée, de son exploitation et de sa valorisation ; et si ces équipes ne cherchent pas explorer de nouveaux usages clients ensemble, alors l’entreprise laissera passer le train de la transformation numérique. D’autant qu’avec l’arrivée de l’Open Data, la valeur de la donnée se mesure aussi à sa liberté d’accès. Cela implique plus de transparence. La donnée n’est plus un secret à conserver mais un bien partageable. Une révolution conceptuelle très porteuse pour la nouvelle économie numérique et les start-up.

« Aucune entreprise n’a de réponse seule » a d’ailleurs souhaité introduire Marc Genevois. « La vérité repose sur une somme de compétences dans l’entreprise, mais aussi auprès de start-up et au sein de son écosystème ». C’est que pour le Directeur Général de SAP France, le monde évolue dans des directions qu’il est difficile de prévoir. Dans ce contexte, les entreprises n’ont pas d’autre choix que de devenir plus agiles et innovantes si elles veulent conserver un degré de pertinence vis à vis de l’extérieur. Et cela impose de travailler différemment. Pour SAP, par exemple, c’est de se rendre chez ses clients, accompagné de jeunes entrepreneurs ou de start-up afin d’étudier et de répondre à leurs besoins. SAP se veut moteur dans ces nouvelles initiatives : avec également le programme digital exchange dans lequel il souhaite unir une communauté d’acteurs et de leaders autour des enjeux de la transformation numérique. Ou encore dans ses relations avec les écoles, lorsque l’éditeur délivre des cours magistraux sous forme de cas d’usage autour des technologies SAP. Chez Cisco, nous partageons cette vison et nous lui donnons corps avec notre programme de soutien aux start-up CDA, nos chaires de recherche ou dans le cadre du programme de formation avec le Ministère de l’Education Nationale. Une conviction commune qui justifie amplement notre participation à la prochaine convention des utilisateurs SAP.

A noter également sur la convention USF :

SAP HANA sur les serveurs Cisco UCS : des temps d’indisponibilité réduits de 98% – Livre blanc IDC (anglais)

Témoignage de François-Xavier Tual, Directeur Adjoint Programme ERP France chez Thalès

Solution Cisco : infrastructure convergée Vblock (VCE)

Francois-Xavier Tual, Thales. Directeur adjoint Programme ERP France

François-Xavier Tual (Thales) et Valérie Poulain (Cisco)

Au sein de Thalès, le Programme ERP France englobe un ensemble d’activités et d’unités de taille très différentes. Globalement, ses entités comptabilisent 15000 collaborateurs pour un chiffre d’affaire de 4 milliards d’euros. Portée par les sujets de sécurité, de technologie aérospatiale et de défense, Thalès ambitionne de développer de nouveaux services. Mais les exigences portées par le monde de la Défense ajoutent un facteur de complexité qui impose de moderniser, de standardiser et de mettre en conformité son infrastructure.

La convergence est inscrite dans les gênes du projet et percole à tous ses étages : qu’il s’agisse de la convergence des processus, ou de celle de l’infrastructure. En matière de processus, elle apporte de la cohérence entre les activités finance et de la fluidité entre les entités. En matière d’infrastructure, elle permet d’aller plus vite dans son déploiement. Les différents composants réseau, serveur, stockage et virtualisation bénéficient d’une intégration complète. Dans ce contexte, la gouvernance a joué un rôle déterminant dans le pilotage du projet : qu’il s’agisse d’un arbitrage réactif au niveau du comité de direction ou de la prise de décision confiée par la communauté des utilisateurs.

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