En raison d’un pic de pollution, seules les adresses IP impaires pourront être routées aujourd’hui
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La bombe est tombée ce week-end et est annoncée en boucle sur toutes les chaînes d’info: pour réduire la pollution liée à l’informatique, seules les adresses IP impaires pourront être routées aujourd’hui sur l’internet. Bien évidemment les professionnels de l’internet ne seront pas impactés mais la grande distribution, les sociétés de transport public, de taxi, les banques devront fermer 50% de leur activité sur internet et s’adapter sous peine de recevoir une amende de 22 euros par paquet illicite. Les paquets d’une taille inférieure à 500 octets jugés trop petits et nécessitant proportionnellement trop de ressources sont également prohibés tant que la qualité de l’air n’aura pas retrouvé un niveau convenable. La commande [no] ip route even|odd a été rajoutée la nuit dernière sur IOS pour permettre a chacun de faire appliquer le nouveau texte…
Certes, personne je crois ne souhaite en arriver là! Et pour cause, si certes le réseau est indéniablement une source de pollution (énergie, climatisation, dechets informatiques) il représente certainement à ce jour une immense opportunité pour réduire la part de pollution atmosphérique due à la circulation et améliorer ainsi la qualité de vie dans les grandes agglomérations.
Prenons un premier exemple assez basic: le télétravail. Le SYNTEC informatique indiquait en 2010 dans ce livre vert qu’une personne faisant du télétravail 2 jours par semaine réduisait de 10% ses rejets de CO2. En 2012 dans cet autre article du SYNTEC informatique il est question de 2,2% de réduction globale des rejets de CO2 à l’échelle nationale grâce au télétravail. Cela n’est pas négligeable donc et l’on se doute que dans les grandes agglomérations où le trafic est dense, les effets peuvent être décuplés car la réduction du nombre de véhicules permise par le télétravail fluidifie la circulation et réduit donc d’autant plus les rejets dans ces zones à forte densité de population.
Si le télétravail n’est pas une option on peut toujours réduire la pollution en partageant son véhicule. Le covoiturage n’est certes pas nouveau en soit et l’idée de base ne doit rien au réseau mais c’est bien l’internet qui a réellement permis de développer cette pratique en permettant aux gens de se retrouver sur des plateformes ad-hoc. On avait déjà en 2007 quelques 78 sites de covoiturage. C’est aujourd’hui 3 millions de personnes qui sont enregistrées sur la plateforme internationale Blablacar, qui se revendique largement leader sur la France, mettant en évidence que cette pratique n’est pas du tout marginale. Selon Libération, le nombre de candidats au covoiturage sur ce même site le 16 mars aurait été de 42% supérieure à celle constatée un jour normal (contre 17% de propositions en plus). Petit bémol, si le réseau favorise le covoiturage il simplifie également la location entre particuliers ce qui, à défaut d’un effet positif sur l’environnement, permettra à certains de profiter de leur numéro de plaque d’immatriculation pour arrondir leurs fins de mois. Toujours dans le même article de Libération, le site e-Loue aurait eu dimanche 16 mars 30 fois plus de visites qu’un jour ordinaire.
Maintenant essayons d’aller un peu plus loin… Dans les villes, en moyenne 10% des véhicules sont en fait en recherche d’une place de stationnement. Cela peut atteindre des niveaux beaucoup plus importants dans les grandes agglomérations (Le site de la ville de Nice mentionne que ce taux atteignait 25% dans l’agglomération!!!). Là aussi le réseau peut aider et c’est bien l’objet de la page de la ville de Nice qui montre comment elle a su tirer parti du réseau pour améliorer la situation. Parmi les diverses innovations mises en place à Nice, des capteurs sont installés sous les places de stationnement. Ces derniers sont reliés à un système d’information (tout en IP) et chacun peut depuis sa voiture rechercher la place la plus proche et outre gagner du temps, épargner quelques rejets de CO2 et autres particules peu agréables. Le connected boulevard à Nice qui est un bel exemple de l’impact positif que peut avoir le réseau sur la qualité de vie des habitants puisqu’au delà du parking on va par exemple contrôler le remplissage des poubelles pour ne déclencher les opérations de ramassage que lorsque cela est nécessaire et ainsi polluer moins. Adapter les feux de signalisation au trafic réel est aussi un exemple qui va s’appuyer sur le réseau: qui n’a jamais rouspété d’être coincé dans un embouteillage a cause d’un feu de signalisation mal adapté aux conditions réelles de circulation. Les “smart & connected cities” que l’on développe grâce entre autres aux technologies Cisco (voir blog dédié sur le sujet) sont un réel exemple de ce que l’internet des objets (Internet of Things) peut apporter. Des équipements ad-hoc, souvent durcis sont conçus pour ces types de déploiement (voir par exemple un point d’accès WiFi Cisco installé à Nice ci-dessous)
Le réseau peut offrir encore davantage! On a tous suivi les avancées de la “Google Car” ces dernières années et ce sont maintenant tous les constructeurs qui ont avancé sur la voiture autonome. Prenons par exemple Valéo qui a annoncé à l’automne dernier son application ValetPark4U qui permet de laisser son véhicule se garer tout seul au parking tout en suivant le bon déroulement de l’opération depuis un smartphone. Là aussi le réseau joue un rôle crucial dans l’opération en permettant d’optimiser les flux dans les parkings. On est donc loin de la science fiction puisque les premiers véhicules à être équipés de ce système devraient sortir dès 2017 et on se doute que nos constructeurs ont déjà de nombreuses idées en tête pour après!
Pour terminer, il est certain que l’IT, dans la mouvance du Big Data, accélère et peut systématiser l’analyse des données de pollution sur le terrain (capteurs IP) va permettre d’anticiper les évolutions et de prendre les mesures restrictives au bon moment. Prime Analytics est justement une récente solution permettant de tirer profit des nombreuses informations collectées par le réseau. Des approches distribuées sont également à l’étude afin de faire les analyses au plus près des sources de données. L’objectif ici est d’éviter de dépendre du comportement parfois incertain de ces réseaux de capteurs (liaisons à très faible débit, avec des taux d’erreur largement supérieurs à ce pour lesquels on est habitués dans les réseaux classiques). Je n’en dis pas plus ici cela me permettra de revenir sur le sujet dans un prochain article!
Et pour conclure je rappelle que Cisco investit largement sur le Green IT. En plus de la plateforme Energywise Management Solution, tout est fait pour contrôler et réduire l’impact environnemental de l’IT (Energywise, hibernation, faible consommation…) Tout comme les véhicules hybrides, les réseaux Cisco ne devraient donc pas être concernés par les prochaines restrictions 🙂
@JeromeDurand
1 commentaires
Excellent article ! Le routage pair/impair est certes utopique … mais après tout, qui aurait pensé il y a 50 ans qu’un jour on ne laisserait rouler que les voitures dont la plaque est impaire/paire ?!! C’est une mesure d’urgence appliquée en urgence.
Je vais peut-être prévoir dans mes architectures de la haute disponibilité avec adressage pair/impair. HSRP serait par exemple un précurseur en matière de “routage green”, pour peu qu’on affecte une adresse réelle paire et impaire aux 2 routeurs.
😛