[Série 2] La numérisation des systèmes et des objets de la ville pour un meilleur traitement de la donnée
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Série “Smart Cities et Open Data: Du Concept au Concret”
Article sponsorisé – Auteur: Thierry Gruszka, Directeur Recherche & Innovation, Cisco
Retrouvez sa biographie en bas de cet article.
Les villes intelligentes ne pourront se construire sans l’accès libre — et sécurisé — à toutes les données qui la concerne, y compris celle des individus qui les occupent, moyennant les garanties de respect de la vie privée.
Les villes ont abordé leurs problématiques opérationnelles en les traitant en silos, à l’image de leurs organisations municipales structurées en cabinets. Les principaux domaines disposant du numérique se résument aux sujets suivants :
- Gestion du trafic routier
- La sécurité publique
- L’éclairage
- La pollution et l’environnement
- La gestion des déchets
- L’optimisation des parcs de stationnement
Cette approche fragmentée montre des limites en termes d’efficacité, de performance et d’économie.
La gestion de la circulation et l’optimisation du stationnement relèvent tous deux du transport automobile et devraient être combinées pour être efficaces, surtout quand on sait qu’une réduction de l’ordre de 10% du nombre de véhicules suffit à fluidifier sensiblement la circulation, alors qu’en ville 15% de véhicules qui circulent cherchent à se garer.
Le transport en ville relève de la mobilité urbaine en général qui inclut les transports publics ainsi que les véhicules en usage partagé, type autolib et vélib. La problématique doit être abordée de façon globale via la mobilité multimodale. Il s’agit de considérer un trajet en tenant compte de tous les moyens de transport disponibles et accessibles à l’instant désiré en fonction du meilleur contexte. Les données des transports publics et des opérateurs de véhicules partagés devraient être combinées avec celles de la circulation. Des initiatives ont vu le jour récemment (RATP, SNCF…), mais le travail de collecte des données est redondant et la fonction ne résout que des problématiques individuelles (telle personne se rend à tel endroit) sans chercher à améliorer la fluidité générale d’une ville ou d’un quartier.
La sûreté publique est en partie liée aux incidents de circulation ainsi qu’aux systèmes d’éclairage qui peuvent améliorer la visibilité aussi bien pour les automobilistes que pour les piétons, y compris dans des aires sans véhicules, telles les parcs et les squares.
La gestion des déchets, et notamment la programmation des ramassages, pourrait tenir compte de la circulation routière, mais aussi d’autres moments de la vie tels que les entrées et sorties des écoles, les manifestations publiques, etc.
Ces quelques exemples montrent la nécessité de combiner ces informations :
- Les activités d’une ville sont imbriquées de par leur unité de lieu, et les problématiques ne peuvent être traitées avec une seule variable ou source d’information
- La formidable complexité de gestion d’une multitude de variables peut désormais être absorbée par les technologies du cloud et du big data. Il ne faut plus s’en priver ni le redouter.
- La multiplicité des types d’acteurs publics, privés, associatifs, particuliers impose de favoriser l’accès libre aux données de base. C’est en partie l’objet des initiatives Open Data.
- La valeur réside dans l’information issue des traitements et combinaisons des données brutes, ces dernières étant peu porteuses de sens en général.
- Les données brutes ne peuvent ni ne doivent être collectées et stockées plusieurs fois. Pour autant leur accès doit respecter et protéger la vie privée.
Les données de base des villes doivent être rendues accessibles pour favoriser l’essor de services smart-city gratuits ou à valeur ajoutée, d’utilité publique ou à visée commerciale, à l’instar des données GPS qui ont été libérées, avec à terme les services et profits que l’on connaît.
La prise en compte de tous ces éléments tend vers un modèle de plateforme ouverte. Pour autant, la valorisation des actifs et la protection de la vie privée doivent rester au coeur des principes fondateurs d’une telle plateforme. La notion de plateforme ouverte « managée » semble fournir l’approche la plus appropriée.
Suivez notre série “Smart Cities et Open Data: du concept au concret” en lisant nos articles sur cette thématique:
- Série 1: Open Data: Les villes deviennent consultables et programmables !
- Série 3: Les plateformes ouvertes de la Smart City: la gouvernance, la fiabilité, la pérennité
- Série 4: Open Data: les apports d’une plateforme ouverte pour les villes intelligentes
- Série 5: L’open data au service des villes intelligentes: Un exemple de mise en oeuvre et d’exploitation
Thierry Gruszka est Directeur Recherche & Innovation chez Cisco au Paris Innovation & Research Lab (PIRL). Depuis plus de 3 ans, il travaille sur l’internet des objets, les analyses intelligentes de données et les médias numériques. En 2015, il a conçu et gère un espace de collaboration immersive facilitant les expérimentations et la co-innovation, notamment dans le cadre de programmes de transformation digitale et le support de l’écosystème des startups. Il se focalise actuellement sur des pilotes Smart City ayant pour but de prototyper une plateforme d’infrastructure programmable à destination des Villes Intelligentes.