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Romain Broussard, Directeur IT chez Cdiscount : ”Cisco ACI est un vrai accélérateur pour consacrer notre temps d’ingénierie à apporter de la valeur aux métiers”

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CDiscount - Projets de la DSI - Infrastructure et Data Center

 

Nous sommes en 2017 après Jésus-Christ. L’occupation romaine a fait place à l’occupation amazone dans une Gaule devenue digitale, portée par l’e-Commerce. Mais comme dans les épiques récits, un village d’irréductibles résiste encore et toujours à l’envahisseur. Et la vie est loin d’être facile pour les garnisons de l’empire de Seattle. (*)

Alors que son patron, Jeff Bezos, pèse dorénavant plus de 100 milliards de dollars, Cdiscount est la seule entreprise au monde à tenir tête au géant américain sur un de ses marchés d’implantation. Le fleuron girondin affiche fièrement 16 millions de visiteurs mensuels, dont 8,6 millions de clients actifs, 30 millions de références, et 100 000 commandes quotidiennes. Lors du dernier Black Friday, l’entreprise de Bordeaux s’est même payée le luxe de franchir le cap des 8 millions de visiteurs et des 600 000 commandes en une seule journée. Si Cdiscount brille dans le secteur très concurrentiel du e-commerce, c’est qu’au moment de se recentrer sur la France, le spécialiste du e-commerce s’est imposé deux objectifs :

  • Moderniser son infrastructure pour prendre en charge la croissance de son activité
  • Dédier son ingénierie interne aux projets à forte valeur ajoutée et en lien direct avec cette croissance.

Moderniser son infrastructure pour accompagner la croissance de l’entreprise

Romain Broussard, Directeur Informatique CDiscount - Cisco ACI - SDNLe business model d’une entreprise d’e-commerce est simple et souvent partagé par toutes les sociétés du secteur : générer du trafic web puis monétiser ce trafic. Les tactiques sont nombreuses, mais la principale est commune à presque tous les acteurs : générer le plus de trafic en tirant les prix vers le bas. Puis, compléter par une marketplace d’offres complémentaires, sur laquelle l’entreprise a finalement peu d’investissement à réaliser, mais sur laquelle elle prend une commission. Techniquement, cela pose évidemment la question de l’évolutivité nécessaire à un référentiel produit de plus en plus important. Romain Broussard, Directeur IT chez Cdiscount détaille ainsi : “Nous répertorions 35 millions de produits actifs, et comptabilisons de 50 à 100 millions de mouvements par jour. Au volume conséquent de produits, s’ajoute surtout un volume encore plus important d’événements à traiter”. Pour répondre à ce premier défi, et au risque de simplifier à l’extrême, Cdiscount a alors considéré deux options :

  • Tout déplacer dans le cloud, mais les coûts réels et le modèle de marge ne sont en rien alignés avec l’obligation pour ces plateformes de tirer leurs coûts vers le bas.
  • Continuer de gérer son infrastructure en interne, tout en s’alignant sur le niveau de service d’un fournisseur cloud. Ce qui imposerait dès lors de franchir le cap de l’automatisation afin de pouvoir suivre la croissance de l’entreprise.

Reposant sur ses talents internes dont l’ambition n’a d’égale que leurs compétences techniques, c’est la seconde option que la DSI de Cdiscount a choisi d’explorer. Avec pour enjeu principal, la construction d’un socle permettant d’offrir à ses utilisateurs internes un service équivalent à celui d’un fournisseur de cloud public comme Google Cloud, AWS ou Azure. “Le metier de l’infrastructure IT converge de plus en plus vers les métiers du développement” insiste Romain Broussard pour qui la DSI a un rôle majeur à jouer dans la transformation vers les processus DevOps. “Notre legacy est important et nos développeurs ne sont historiquement pas orientés DevOps, ni familiers avec le cloud public. Il est de notre responsabilité d’accompagner cette transformation pour bénéficier de tous les avantages d’infrastructures reposant dorénavant sur des APIs”.

Ce nouveau rôle de facilitateur a poussé la DSI de Cdiscount à mettre à disposition de ses développeurs un ensemble d’accompagnements afin de les aider à s’approprier ces APIs. Avec une contribution indirecte, mais remarquée, sur l’attractivité de l’entreprise en matière de ressources humaines et d’acquisition des talents. “Lorsqu’ils sont certifiés AWS, nos nouvelles recrues se retrouvent bien plus à l’aise dans un environnement qui reprend les mêmes pratiques, ce qui facilite d’autant leur intégration”. Très concerné par ces aspects et la pertinence des formations existantes, Romain Broussard tient néanmoins à rappeler combien les futurs développeurs doivent à tout prix éviter le syndrome de sectorisation. “Ce que l’on cherche, ce sont des personnes à l’aise dans un environnement de cloud public, mais capable de grandir dans un environnement qui n’en est pas une copie exacte”. Parmi les projets prioritaires, on retrouve sans surprise la modernisation des applications vers des architectures en mode micro-services: “L’historique de notre modèle applicatif reposait sur un framework DotNET en lien avec une base de données transactionnelle SQL server. En passant à des architectures en mode micro-services, nous nous ouvrons à des environnements Apache Kafka ou Cassandra, devenus classiques chez les géants du web et dans le développement de ces micro-services. Nous vivons une véritable transformation de notre système d’information, et notre objectif au sein de la DSI est bien de proposer les outils nécessaires afin de faciliter cette transformation.”

Offrir un déploiement en libre-service et à la demande grâce au Software-Defined Networking

Dans ce cadre, le projet de modernisation de l’infrastructure répond à la volonté de la DSI de Cdiscount de centraliser et de regrouper ses data center. Au niveau opérationnel, la centralisation des salles permet de capitaliser sur une technologie unique et de décompliquer les processus, facilitant d’autant les gains en matière de coûts et de gestion. Une gestion dont la simplification permet de maintenir sous contrôle la croissance opérationnelle par une équipe dont le dimensionnement ne peut évidemment pas suivre le même rythme que la charge.

L’idée était donc de libérer du temps opérationnel tout en apportant de la sécurité, dans un cadre financier contraint par un business model sectoriel rigoureux. Romain Broussard se rappelle d’ailleurs amusé le parcours de sélection de la solution : “Notre appel d’offre initial ne mettait pas l’accent sur la capacité d’automatisation de la solution mais plutôt la possibilité de fournir du haut débit à moindre coût. Nous avons reçu les propositions de Cisco (NDLR. au cœur de laquelle notre gamme Nexus) et de ses compétiteurs, et avons effectué un premier tri fondé sur les économies gagnées. Dans le secteur de l’e-commerce plus qu’ailleurs, le facteur marge est essentiel tout comme le coût de la solution.” A l’origine, l’approche de Cdiscount était donc de construire sa propre solution sur la base d’un réseau traditionnel afin d’atteindre la scalabilité requise par une informatique de plus en plus distribuée, sur des entités compute de plus en plus petites, qui ont besoin de communiquer et qui doivent reposer sur un socle réseau aussi robuste qu’efficace. Par la suite, les échanges réguliers entre la DSI de Cdiscount et nos équipes ont permis de les convaincre de franchir le pas du Software-Defined Networking grâce aux avantages de notre solution ACI.

Consacrer son ingénierie interne aux projets en lien direct avec l’activité commerciale de l’entreprise

“ACI est une infrastructure opérationnelle et séduisante. La complexité de ce que peut réaliser la solution est bien supérieure à ce que l’on peut imaginer” témoigne Romain Broussard. Au point que le Directeur y voit là une opportunité de dédier ses ressources d’ingénierie sur des projets en lien direct avec la croissance de l’activité. “ACI est un vrai accélérateur pour consacrer notre temps d’ingénierie à apporter de la valeur aux métiers. J’ai donc préféré revoir le plan de départ. Certes, le challenge de développer une plateforme en interne est intéressant et passionnant pour les équipes, mais d’autres sujets de scalabilité ont besoin qu’on y apporte notre attention de manière plus directe.”

En d’autres termes, reproduire une solution de software-defined networking comme Cisco ACI aurait demandé de consacrer du temps et de l’énergie que Romain Broussard a préféré consacrer à des projets dont la criticité et la visibilité sont plus évidentes. A ce titre, la DSI se consacre par exemple à la plateforme de gestion des images produits. Ce sont près de 200 000 nouveaux produits qui sont créés tous les jours sur la plateforme, avec de 3 à 8 images associées à chacun d’eux. Ce qui demande une couche de gestion de ces objets multimédias afin d’intégrer entre 600 000 et 1,5 millions d’images par jour dans un legacy ayant atteint ses limites. “Nous n’avons pas été convaincus par les solutions présentées. Nous avons donc préféré travailler sur le sujet en interne pour adresser le problème du stockage et de l’indexation de ce volume important d’images à intégrer et à retraiter, à la demande et en temps réel. Nous n’avons pas créé une plateforme de digital asset management, mais on s’en rapproche”. A cela s’ajoute des projets toujours plus sophistiqués comme l’intégration de la data science pour catégoriser une image, voire même automatiquement vérifier sa conformité aux exigences légales. Une indexation qui demande une chaîne d’intégration haut débit pour des consommateurs en attente d’un traitement poussé (cropping, resizing, etc.) de leurs images au moment même de leur chargement.

Cdiscount, qui admet être encore jeune dans l’exploitation de la solution, a préferé un premier design conservateur. “On essaie de construire des unités géographiques autonomes pour des raisons de criticité et de résilience. Nous misons donc sur deux sites, un à Bordeaux et un à Paris. Notre métier est de prévoir le pire et d’éviter la catastrophe, donc on préfère rester simple dans les design même si cela peut paraître plus complexe de gérer deux ACI”. Ce sont donc deux unités de 50 baies d’une puissance de 300 kw sur Paris et Bordeaux qui sont aujourd’hui déployées, sur du commodity hardware avec un modèle d’implémentation des switches en middle-of-rack. “Tous nos leafs sont en middle of rack avec un raccordement en fibre optique des serveurs. Nous abandonnons le câblage au cuivre”.  Le Directeur Informatique se garde néanmoins une porte ouverte, notamment vers les nouvelles fonctionnalités multi-sites de la troisième version d’ACI :  “Une fois que nous maîtriserons la solution et que nous saurons mesurer les conséquences potentielles d’une gestion unique, nous réévaluerons le sujet”. D’autant que le packaging de la solution reste l’un de ses atouts. Pour Romain Broussard, c’est justement cette capacité d’ACI à combiner un packaging de classe entreprise à une ouverture suffisante qui a réussi à séduire des équipes techniques aguerries, sensibles à l’Open Source, et sans franche envie de dépendre d’un seul fournisseur. “Nous avons évalué des propositions concurrentes, mais l’écosystème d’ACI et ses APIs le rendent interopérable avec les autres solutions matériels réseaux”.

Démarrée en avril 2017, la migration s’est terminée au mois d’août avec un enjeu évident de fortes contraintes opérationnelles afin de maintenir la continuité des activités. Éminemment stratégique, le data center de Cdiscount repose sur des web services permanents mais ne disposait que de deux fenêtres pour opérer. Dans le viseur également, l’approche du Black Friday qui imposait de finaliser le scaling de la plateforme et d’être prêt dans les délais impartis. Un pari réussi au vu des performances réalisées cette année par l’irréductible plateforme, qui continuera donc de faire de l’ombre au géant de l’ouest américain en 2018.

(*Librement inspiré d’Astérix)

 

Authors

Jean-Marc Eskenazi

Responsable Field Marketing, EMEA

Cisco Capital

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