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L’immobilier se met au vert

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J’interviens depuis plusieurs années sur le sujet de la transformation du bâtiment et de l’immobilier grâce aux technologies de l’information et de la communication. Le sujet a connu un très fort engouement vers 2008, puis j’ai senti que l’intérêt diminuait peu à peu. Les interventions étaient très bien reçues, suscitaient beaucoup de discussions, mais débouchaient rarement sur des projets de transformation.

Depuis quelques mois, je suis à nouveau très sollicité et je sens que les motivations sont différentes. L’heure n’est plus à la veille technologique mais à envisager la mise en place de nouveaux schémas dans l’immobilier. Les divers intervenants de l’immobilier ont muri dans la place du numérique, les préoccupations autour du développement durable augmentent, le coût de l’énergie et de l’immobilier pèse de plus en plus lourd dans les comptes.

J’ai ainsi été invité à présenter au MIPIM (le Marché International des Professionnels de l’Immobilier) à Cannes qui réunissait près de 20000 personnes venant du monde entier. Le salon, qui occupait tout le palais des festivals, débordait également dans de grandes tentes ou des pavillons autour. Tous les acteurs de l’immobilier étaient présents: villes et régions, promoteurs, banques, constructeurs, équipementiers, architectes, etc. J’intervenais dans l’espace Building Innovation où le mot d’ordre était “Think Smart, Build value”.

Il était frappant de constater que le développement durable et la maîtrise de l’énergie étaient affichés dans les priorités des participants.

Si les intentions autour du développement durable étaient explicites, j’ai trouvé que les pistes pour y parvenir n’étaient pas toujours bien nettes.

Ainsi, la contribution des TIC n’est pas toujours bien évaluée. Les systèmes de gestion de l’énergie sont évoqués, permettant d’avoir un pilotage en temps réel du bâtiment, mais le modèle global reste encore bien traditionnel. Les dimensions de transformation de l’immobilier offerts par la mobilité et la collaboration sont trop rarement considérées. La bonne nouvelle est que le numérique commence à être considéré et la création de l’espace Building Innovation au MIPIM est révélateur (même si l’innovation n’est pas que numérique).

Pourtant, des solutions déployées et les modèles économiques existent à travers le monde. Mais les rythmes d’évolution du secteur immobilier ne sont pas les mêmes que dans celui des technologies de l’information et la meilleure pratique y prend beaucoup plus de temps pour devenir la pratique courante.

Alors je continue mes interventions publiques (la prochaine aura lieu lors du salon Bureaux Expo le 3 avril prochain) et mes rendez-vous sur des projets de refonte immobilière. Et au fil des projets, je constate que les TIC sont prises en compte plus tôt dans le cycle de vie du bâtiment, que nous sommes contactés par les services généraux ou les équipes immobilières et non plus seulement par les directions informatiques. L’idée de l’IP comme quatrième fluide du bâtiment, au même titre que l’eau, le gaz et l’électricité, fait son chemin. Le réseau IP permet de décloisonner l’information et de redéfinir la palette de services destinés aux occupants (mobilité, collaboration, information, …) ou à la performance du bâtiment (gestion des énergies, maintenance, occupation,…). Le numérique est une des clés de la transformation du bâtiment vers le bâtiment durable, qui fournit des services aux occupants tout en respectant l’environnement par la maîtrise des ressources.

L’immobilier se met au vert, mais d’un vert encore un peu pâle…

Olivier.

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Olivier Seznec

Directeur de la Stratégie Technologique Cisco France

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2 commentaires

  1. La lenteur relative de la diffusion de certaines solutions vertes et TIC dans le secteur immobilier est assez logique en ce qui concerne le marché du logement neuf.Car la dimension prix est prédominante pour garder un caractère abordable aux logements mis en vente.

  2. Bonjour,
    Votre article est très intéressant. J’aurais aimé toutefois avoir plus d’informations sur les mesures mises en place pour intégrer les TIC dans le plan d’un bâtiment durable, avec des exemples concrets.
    A l’heure actuel existe-t-il des bâtiments passifs équipés de TIC et régulés par ceux-ci?