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Jean-Marc Lazard (OpenDataSoft) : « Avec la transformation numérique, DSI et métiers doivent redéfinir leur zone de confiance »


12 December 2016


A nouveaux modèles, nouvelles méthodes. Jean-Marc Lazard, Fondateur et CEO OpenDataSoft nous explique comment la donnée révolutionne notre façon de travailler et nous impose d’en finir avec les méthodes et la gouvernance du passé. Interview vidéo en fin d’article.

En finir avec la confidentialité de la donnée

Ouvrez grand portes et fenêtres ! La donnée bouscule la notion de confidentialité à laquelle les entreprises avaient l’habitude de se soumettre. Aujourd’hui, plus aucune entreprise ne peut se permettre de considérer l’intégralité de ses données comme un asset privé, caché, à protéger des yeux de l’extérieur. Pourquoi ? Simplement parce qu’à l’heure de l’IoT, des applications, et des APIs, la donnée s’est démocratisée. Bien que les projets soient encore portés par des acteurs technologiques, il ne s’agit plus d’un sujet de technicien. Ayant parfaitement compris l’intérêt de gérer et d’exploiter cette donnée, les équipes métiers sont dorénavant à l’origine des idées, des développements, et des tests. L’impact est double :

  • Les entreprises modernes ont compris le nécessaire impératif de s’ouvrir et de dépoussiérer des business models historiquement fondés sur la protection de l’ensemble de leurs données. Or, toutes ne sont pas critiques, et certaines ont un cycle de vie court. Ces dernières, en particulier, doivent être accessibles à la demande et en temps réel.
  • Les partenaires historiques se trouvent challengés. La question est dorénavant d’identifier ceux qui aideront à définir de nouveaux usages à l’autre bout de la chaîne de valeur ; puis de définir les données dont on aura besoin pour y répondre, et de travailler avec les acteurs qui en disposent. L’exploration et l’adoption de nouveaux usages sont au coeur de la transformation numérique et sont une responsabilité partagée.

Explosion des données : pourquoi DSI et métiers doivent se (re)faire confiance

On comprend mieux alors pourquoi cette transformation soulève des questions complexes au sein de l’organisation et des départements IT. D’abord, parce que les métiers et la Direction sont devenus parties prenantes. Les expériences réussies de projets data-driven ont montré un pilotage au plus haut niveau, porté par des personnalités fortes. La démarche est testée avant d’être validée, tant dans son équation business que dans le choix des partenaires. Ensuite, parce que la DSI s’est souvent retrouvée exclue de cette phase exploratoire faute de curiosité ou simplement parce qu’elle n’était pas prête à porter ces sujets. Jean-Marc Lazard se rappelle : « Dans le privé, la gouvernance et la valorisation de la donnée ont souvent été portées par un CXO, nommé pour changer les méthodes et accélérer les cycles. A l’origine, ils étaient dotés de moyens financiers car ils devaient rapidement montrer des résultats. Heureusement les DSI ont vite compris qu’elles ne devaient pas rater le train. Elles ont rapidement intégré que la question de la donnée était clé, comme l’avait été le web il y a 20 ans – à minima pour continuer à exister ». Et ça n’est pas franchement mieux dans le secteur public. Même si elle reste dans la boucle, et malgré son rôle transverse, la DSI doit encore parfois se contenter d’exécuter la stratégie d’un décisionnaire assez éloigné des questions opérationnelles. Des décisionnaires publics, par ailleurs, souvent peu acculturés aux enjeux de la donnée et du numérique.

A lire sur le blog smart cities : Ville intelligente et Open Data, la ville intelligente est une ville technologique

Le risque est donc de voir se créer une situation de défiance ente métiers et DSI, et il revient à cette dernière de reprendre le lead et de jouer à fond l’esprit d’équipe. D’autant que les métiers finiront toujours par se tourner vers les responsables du système d’information. La phase exploratoire passée, les pilotes des projets « data » vont avoir besoin de toutes les compétences et ressources de la DSI, pour s’assurer de la bonne exploitation, de la rapide circulation et de la pérennité de données devenues une composante critique du business. Challengée par les métiers sur les questions d’assurance qualité, de plan de sauvegarde, de localisation, la DSI va y répondre par une analyse de son schéma directeur, de son architecture, de ses infrastructures, de sa continuité de services. Une vraie discussion s’engage donc entre métiers et DSI afin de délimiter une « zone de confiance » dans le déploiement et l’exploitation des environnements requis, physiques ou virtuels, on-premise ou dans le cloud, public ou hybride. La définition des prérequis, des niveaux de services à atteindre, ou de la sécurité étant autant d’éléments sur lesquels la DSI doit plus que jamais apporter son expertise.

[Vidéo] Big Data : comment la donnée révolutionne notre façon de travailler

Durée : 3’42. Descriptif : Témoignage de Jean-Marc Lazard, Fondateur et CEO OpenDataSoft. La donnée n’est plus un sujet de spécialiste mais un enjeu de compétitivité. Les métiers s’en emparent afin de personnaliser et contextualiser les services qu’ils proposent à leurs clients. La donnée n’est plus confidentielle, et les métiers veulent dorénavant en exploiter le plein potentiel.

 

[Vidéo] Explosion des données : pourquoi DSI et métiers doivent se faire confiance

Durée : 1’45. Descriptif : Témoignage de Jean-Marc Lazard, Fondateur et CEO OpenDataSoft. Dans une nouvelle relation binomiale avec les métiers, la DSI est garante du niveau de service en matière de performance, de respect des contraintes en matière de sécurité ou de gestion de données.

 

Prochainement, la deuxième partie de cette interview :

Comment bien choisir son prestataire cloud ? Comment définir ses besoins cloud ? Pourquoi faire le choix d’un cloud souverain ? Cloud souverain Outscale : retour d’expérience. 

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