Budgets rognés, dépenses à justifier, départements métiers de plus en plus exigeants ; les DSI sont sous pression. La rumeur voudrait même, qu’à l’heure de la transformation digitale, ils perdent leur influence. Et si la clé résidait autant dans l’innovation technologique, que dans l’ouverture du SI et la collaboration ? Patrick Szymkowiak, Responsable de l’Infrastructure Distribuée chez SwissLife détaille comment un projet de modernisation des solutions de sauvegarde a bénéficié à l’ensemble de l’entreprise. Une DSI nouvelle génération pour rester au centre du jeu.
Alors que 48% des DSI assurent avoir vu leur budget augmenter en 2016, et que Gartner affiche une croissance des dépenses sur les postes Data Center, Logiciels et Services IT comprise entre +2% et +5% cette année ; la même société de conseil prévoit le début d’une « phase ambivalente » en matière de budget IT et annonce des dépenses en berne en 2016. Pourquoi donc ce sentiment que les budgets se resserrent, que la DSI perd de son influence au profit des métiers ? La réponse tient en trois mots : « optimisation des coûts ». La DSI n’a jamais été autant sous pression. Sommée de mettre un peu d’ordre, elle doit dorénavant rendre des comptes sur ses performances économiques, comme le rappelle une étude PWC parue en juin dernier.
« Il faut d’abord savoir remettre en cause l’existant » conseille Patrick Szymkowiak, Responsable de l’infrastructure distribuée à la DSI SwissLife. « Une bonne illustration concerne la sauvegarde, pour laquelle nous recherchions une solution plus adaptée. Après un proof-of-concept approfondi, nous avons validé le passage de la solution existante à une solution reposant sur un serveur Cisco UCS C3260 qui intègre son propre stockage. Il est couplé à vSphere Data Protection, la solution de protection de données de VMWare. Nous avons ainsi réalisé une économie réelle sur le coût logiciel, ainsi que sur le stockage. Jusqu’à 10 fois moins cher que sur la solution existante » Au-delà du coût financier direct, le responsable des infrastructures distribuées de SwissLife recommande également de se poser la question de l’évolutivité. « Avec ses 60 disques, l’UCS C3260 est le seul serveur à proposer une capacité de stockage de 380 To. Actuellement, nous en utilisons 40%. Lorsque nous souhaiterons augmenter la capacité de stockage, le coût sera minime »
La DSI doit jouer à fond la carte de l’ouverture
Pour répondre au défi de l’optimisation des coûts, la solution n’est donc pas de faire le dos rond, ni de se braquer :
« Ma préoccupation n’est pas de conserver mon budget, mais de comprendre et d’anticiper, où ça fait sens pour l’entreprise de l’investir.
(…) Par exemple, diriger une étude mesurant l’impact de la mobilité et la transformation digitale sur les Infrastructures », explique Patrick Szymkowiak. Un aveu qui détonne à l’heure où les réaffectations de budget vers les départements métiers n’ont jamais été aussi menaçantes. Et pour cause, combien de DSI acceptent aujourd’hui de challenger leur budget ? Les nouvelles initiatives n’ont jamais été si nombreuses : développement et déploiement applicatif dans le cloud, internet des objets, algorithmes et automatisation. En initiant et en conduisant la réflexion sur ces nouvelles initiatives, le DSI afficherait pleinement son leadership au service de l’entreprise, tout en reprenant la main sur les décisions stratégiques liées à la transformation digitale. Personne n’est mieux placé pour le faire : la fonction de Chief Digital Officer est loin d’être partagée par l’ensemble des entreprises françaises. « Sur l’analytique par exemple, les métiers veulent faire certaines choses, mais techniquement, cela peut parfois manquer de clairvoyance. Il nous revient toujours de les conseiller sur les coûts potentiels entre solutions Cloud ou On-Premise par exemple » explicite Patrick Szymkowiak.
Certes, trouver la bonne réponse à l’ensemble des besoins utilisateurs est devenue une gageure pour l’informatique actuelle. Les métiers et utilisateurs ont bien intégré cette difficulté et estiment – à tort ou à raison – que la DSI bride leur développement et contrarie leurs ambitions.
La DSI doit donc reprendre la main et arrêter de freiner les métiers.
Cette volonté avait déjà conduit le responsable des infrastructures distribuées à franchir le cap de la virtualisation dès 2008 : « Avec la création de notre équipe Digitale en 2013, les projets de développement en démarche agile sont nombreux. Sans l’anticipation au passage à la virtualisation, nous aurions été bloqués dans la fourniture automatisée des environnements » se rappelle celui dont la société a été récompensée aux Trophées Utilisateurs lors du VMWorld 2014. Aujourd’hui encore, le même pragmatisme conduit la DSI de SwissLife à se poser la question de la simplification d’administration de son infrastructure. « L’administration de l’UCS 3260 est beaucoup plus aisée et repose sur UCS Manager. Elle a été réfléchie pour faciliter la gestion courante et économiser un temps précieux. C’est comme si on passait du minitel à l’IPhone ! » C’est ce temps dégagé auprès de ses clients internes que Patrick Szymkowiak valorise aujourd’hui. Mais la simplification de l’administration a également eu un bénéfice induit. En matière de connaissance et d’apprentissage, la simplicité des interfaces facilitent l’intégration auprès des nouveaux ingénieurs : « NFS sous RedHat, ils comprennent, les solutions propriétaires des autres constructeurs, s’ils ne connaissent pas déja, c’est cuit ! ». Moins de coûts de formation, ce sont d’autant moins de dépenses affichées au compteur.
Optimisation, on vous dit …
Le projet SwissLife en quelques chiffres :
SwissLife souhaitait améliorer les temps de sauvegarde de ses environnements virtuels de développement et de recette, et diminuer les coûts au GB de façon significative. Historiquement sur les solutions EMC Datadomain et Networker, la sauvegarde était devenue un problème car la fenêtre de nuit ne suffisait plus. Les impacts de performance sur la production commençaient donc à se faire sentir. Le choix de SwissLife s’est porté sur l’association VDP de VMware et la solution UCS C3260 de Cisco.
Le résultat pour SwissLife est allé bien au-delà des attentes initiales :
- un temps de sauvegarde passé d’une nuit à environ 5 heures
- une réduction des coûts au GB d’un facteur 12
- une administration simplifiée : d’ un ETP et demi annuel (équivalent temps plein) à 80 jours
SwissLife étudie actuellement la mise en place d’une solution similaire dans un environnement de virtualisation de stockage VSAN, et a également décidé de lancer un POC Big Data Hadoop basé sur un modèle de répartition de ressources sur un cluster Cisco C3260.