Digiworld Summit se tenait à Montpellier du 13 au 15 novembre.
La thématique « Mobility everywhere / Services in the cloud / Big data” orientait le débat cette année après une précédente édition où la question posée était de savoir si le dispositif était le roi.
Après le message d’accueil, John Chambers, Président de Cisco ouvrait le débat en vidéo sur « l’Internet of everything.”, 1% des objets étant connectés à ce jour. Son sourire témoignait de sa confiance en l’avenir de Cisco (ayant procédé quelques heures auparavant à l’annonce des résultats du premier trimestre fiscal 2013) Il est clair que les infrastructures de communication et la normalisation autour de protocoles et de modèles de données ouverts apparaissent essentiels pour le développement de cet « internet of everything ».
L’idée sera développée plus tard par d’autres intervenants, évoquant jusqu’à la brosse à dents connectée et son véritable programme de suivi dentaire… Notre smartphone, qui a remplacé le réveil, continue à faire son chemin. L’Idate prévoit ainsi 58% de la population équipée de smartphones en 2016, contre 30% aujourd’hui.
Selon l’Idate, une véritable bataille des plateformes est engagée, sous différentes formes. Le duopole Apple / Samsung en matière (smartphones et tablettes) serait contesté par Microsoft associé à Sony. La Fondation Modzilla veut également adresser le segment des smartphones, en proposant à l’aide de sa très large communauté de développeurs, un nouvel OS qui permettrait de proposer des smartphones autour de 100 dollars.
La bataille des plateformes concerne aussi Amazone et Google, à un autre niveau. Même en matière d’écrans, la compétition des plateformes va se dessiner; Samsung expliquait ainsi que son business model allait évoluer d’un monde de synchronisation de dispositifs numériques un-à-un faisant vers une gestion à distance de contenus multi-écrans basée sur des services clouds. Il faudra donc compter sur des nuages bien solides pour supporter ces évolutions…
Pour autant, le développement vers le numérique mobile est-il un long fleuve tranquille ? Selon certains, le lien numérique est devenu quasi-vital et ressemblerait à un service universel. D’autres ont détecté des comportements nouveaux, notamment en Espagne, où les opérateurs seraient confrontés à un double phénomène : baisse du nombre d’abonnements (expliqué notamment par la suppression des doubles-abonnements personnel/professionnel) et baisse de consommation de données mobiles (perçues comme onéreuses) au profit de la mobilité wifi au domicile ou via les hots spots. Une autre manière de rappeler que les technologies se complètent plus qu’elles ne se substituent.
Vint le moment où Leo Apotheker abordait le big data sous l’angle de la corrélation préventive ; prévoir les actes d’incivilité par le croisement de données SIG, de données météo et les phases lunaires…jusqu’à l’organisation de rondes de sécurité préventives… Le temps réel crée une nouvelle valeur avec l’impact du big data. Leo Apotheker prédisait presque un changement de business model pour certains acteurs, qui s’appuieraient sur une « plateforme » basée sur l’internet des objets. Cette transition de marché, c’est bien celle que perçoit Cisco avec sa proposition de valeur vers un « Internet of Everything » conciliant objets, données, processus et personnes.
Un après-midi dédié aux smart cities & digital living
L’après-midi Smart Cities & Digital Living débuta avec l’open innovation, où comment le citoyen devient un acteur à part entière de son territoire. Norbert Friant évoquait notamment l’application d’ArteFacto qui a permis aux murs du Parlement de Bretagne de s’inscrire comme un espace événementiel communautaire : près de 50 000 personnes ont téléchargé (sur du wifi maillé Cisco) l’application permettant, via leur smartphone , de participer à un casse-briques géant et de jouer un rôle dans différents scénarios virtuels qui leur étaient proposés. Les murs du Parlement devenaient ainsi le support numérique d’une réalité augmentée communautairement.
Alain Renk, co-fondateur de UFO, présentait “Ville sans Limite” une nouvelle manière de prendre le pouls de la population en matière d’urbanisme; proposer individuellement à des habitants d’un quartier de moduler différents critères sur une tablette (densité, espaces verts, transports en communs…)… et de découvrir le résultat de leurs hypothèses personnelles à travers une représentation imagée (vue «photographique » en réalité augmentée) … qu’ils emportent aussi avec eux. Un vrai outil de dialogue avec la population, à présent utilisé à Rennes comme à Montpellier.
Après un second volet consacré à la cité des écrans, une troisième table ronde visait à présenter une ville instrumentée, plus économe de ses ressources et plus efficace dans sa gestion. Natalie LEBOUCHER, SVP pour Orange Smart Cities, évoquait ainsi le smartmetering appliqué à la gestion de réseaux d’eau. Philippe SAJHAU, VP Smarter Cities chez IBM insistait sur le pilotage de la ville alors que Anh Vu, Smart Cities Program Manager chez ERDF, faisait le point sur des projets Smartgrid dans le monde. La vision « Internet of Everything » de Cisco est cohérente avec l’ensemble des approches présentées par nos confrères, avec lesquels nous sommes souvent partenaires. Cette notion de contributeurs multiples et de partenariat ressortait également du débat. Je profitais de cette table ronde pour préciser les approches de plateforme urbaine de services que nous envisageons avec de grandes métropoles comme Nice ou Barcelone.
Digiworld Summit refermait sa page smart cities avec un sentiment partagé : après une phase de prise de conscience, les smart cities sont bien dans le débat en 2012, tant chez les acteurs publics que chez les fournisseurs de services. Néanmoins il reste encore un peu de chemin pour présenter une réalisation européenne à grandeur réelle.
Pour en savoir plus :
Post de John Chambers sur Internet of everything
Le futur commence aujourd’hui : Cisco Internet of everything