Vous souvenez-vous du tsunami du 29 juin 2007 ?
Ce jour-là, Apple lançait un nouveau produit révolutionnaire par son interface utilisateur et la plateforme Itunes, une salle de marché proposant podcasts et applications réalisées par une communauté de développeurs.
5 ans plus tard et après 250 milliards d’iPhones vendus, ce nouveau business aurait généré pour Apple plus de 150 milliards de dollars, selon l’analyste Strategy Analytics. Ce raz-de-marée a su dans un premier temps ravir les geeks et convaincre par son interface le plus grand nombre, moins attiré par la technologie-pour-la- technologie. Qui ne s’est pas étonné (et émerveillé ?) de voir de jeunes enfants feuilleter les photos de famille sur cet appareil ? De vrais natifs technologiques !
Les études Cisco sur les évolutions du marché de la mobilité et le trafic Internet démontrent la croissance du marché des tablettes et des smartphones, qui passera de 280 millions d’unités installées en 2011 à près de 1,6 Milliards en 2016. La vigueur du marché se mesure aussi à l’innovation et au degré de concurrence; si l’iPhone d’Apple avait su déstabiliser les anciens leaders (Nokia, Blackberry…) de la téléphonie mobile, il fait face à une nouvelle opposition, représentée par Google Androïd. La communauté élargie de développeurs dont bénéficie cet OS est en phase avec l’écho favorable obtenu auprès de fabricants de téléphones à qui la firme de Cupertino fermait la porte. Samsung Galaxy est en pointe dans cette nouvelle bataille et élargit à présent son marché des geeks vers un public étendu. Les courbes pourraient s’inverser prochainement… à moins que Microsoft retrouve une vraie place, après de nombreuses tentatives échouées. L’ancien Compaquien que je suis se souvient encore des heures glorieuses de conquête de l’Ipaq face à Palm… Force est de constater que le marché a bien changé. On a tous nos dinosaures !
LA VRAIE REVOLUTION N’EST PEUT-ETRE PAS SUR LE TERMINAL
Pour Cisco, les services proposés (et notamment les services cloud) comptent à présent plus que le device (le terminal), ce qui explique les choix stratégiques opérés à propos de la tablette Cius. La vraie transformation a été l’arrivée des applications mobiles et des plateformes de marché. Des applications à faible coût ont connu un vrai succès populaire et une vraie réussite commerciale.
Des grandes tendances se dessinent à présent :
– la généralisation des applications de services de géomobilité pour se répérer dans la ville : cela concerne les moyens de transports, les réservations d’hôtel, les services de type « pages jaunes », la réservation d’un espace de co-working, facilités par la compréhension de la géolocalisation.
– l’ouverture des données publiques renforce cette tendance, où la multi-modalités (tramway+bus+parking+velib+autolib+marche à pieds+…) apporte une expérience convergée en regard des services de spécialité proposés initialement par les acteurs du transport : toutes les données convergent dans une application unique, pour vous simplifier la vie.
– les services de la vie courante sont à présent globalement disponibles sur ces environnements (banque, SNCF, météo…), ainsi que la presse.
– les réseaux communautaires ont pris une nouvelle ampleur avec cette mobilité qui permet de faire vivre l’instantanéité (Facebook, LinkedIn, Viadeo, Twitter…), jusqu’à déclencher parfois, avec peu de caractères, de nouveaux tsunamis.
– les applications de communication unifiée (et plus généralement les applications Cloud) sont accessibles sur les smartphones, conciliant collaboration et mobilité, comme avec Webex ou Jabber.
– la réalité augmentée se développe pour voir la ville sous d’autres dimensions et visiter le patrimoine en comprenant visuellement son évolution dans le temps.
Une liste exhaustive des avancées serait bien longue…
LA SMART CITY PASSE AUSSI PAR LES SERVICES MOBILES AUX CITOYENS
Une conclusion partielle est que la smart city doit penser le service mobile aux citoyens. Complémentaires des offres de services habituelles, les services mobiles contribuent à délester les accueils physiques sur certaines questions et à impliquer le citoyen sur la gestion de la ville (à l’image des projets de type FixMyStreeet où les habitants sont invités à remonter les problèmes de voiries ou de dégradation de mobilier urbain). Le touriste et le visiteur occasionnel bénéficieront également d’un point d’entrée simplifié vers la ville.
LES CHALLENGES A RELEVER : NFC, SECURITE, OPENDATA… ET ARCHITECTURE !
L’évolution concerne aussi différents aspects de technologie et d’infrastructure :
Le paiement sans contact (NFC) pourrait conduire à une réorganisation de marché, où les opérateurs et les constructeurs redéfinissent leurs postions : quel est le moyen de paiement ? Est-ce la carte SIM ? Une carte support multiservices ne serait-elle pas plus appropriée pour les collectivités (A quel niveau? Par qui ? Quel logo ?). Le téléphone lui-même pourrait être un excellent support puisque potentiellement reconnu même lorsqu’il est à court de batterie.
La question technologique s’efface derrière une vraie bataille stratégique où la fidélisation du client (la connaissance de ses habitudes de consommation et de déplacement) sont au cœur du débat.
La question de la sécurité du NFC est posée par certaines études, et l’on peut penser que la relation entre les bornes de paiement et le système central pourrait être sécurisée par une remontée des flux à travers le réseau métropolitain et notamment le wifi, possiblement très sécurisé. Le NFC est aussi cette partie émergée de l’iceberg qui masque une architecture sous-jacente qui se doit d’être solide.
La sécurité avec le smartphone concerne naturellement les préoccupations liées à la sécurisation des systèmes d’information face à la montée du BYOD (Bring-your-own-device, c’est-à-dire l’utilisation des terminaux propriété individuelle au sein de l’entreprise).
L’ouverture des données publiques (OpenData) est une belle tendance… qui devra trouver son modèle économique, dépendant notamment des modes de standardisation et de distribution des jeux de données, impactant la faculté des éditeurs à rentabiliser leurs développements sur des territoires élargis.
Le déploiement des réseaux mobiles (3G/4G…) renforce l’intérêt d’une couverture wifi et du très haut débit. La réalisation de la plateforme de services de mobilité Hot City Luxembourg, démontre que non seulement une couverture wifi du territoire permet d’offrir des services de mobilités pour tous les dispositifs wifi (dont les ordinateurs portables et les postes fixes) mais qu’elle permet aussi aux opérateurs de téléphonie mobile de délester une partie de leur trafic data vers cette couverture wifi qui s’appuie sur le réseau métropolitain très haut débit. Le wifi urbain est un moyen de limiter la saturation d’une bande passante partagée. C’est aussi un bon moyen de maitriser le déploiement des antennes de téléphonie mobile sur nos paysages urbains.
Si l’iPhone a changé la donne en matière de services mobiles, une vérité reste : la smart city ne peut reposer que sur des infrastructures de communication performantes et agiles pour offrir aux citoyens le meilleur des services, parfois mobiles. Le chantier du très haut débit ne se résume pas au FTTH (Fibre jusqu’à l’abonné) : le wifi apparait comme un prolongement naturel d’une infrastructure physique qui facilite les services mobiles.
Pour en savoir plus :
L’importance de l’infra pour le BYOD sur le blog Cisco Réseaux
Jabber, le client unifié de collaboration et Webex, la webréunion sur le blog Cisco Collaboration
Hot City Luxembourg, une plateforme ouverte et paramétrable pour votre territoire (par conventionnement entre villes)
Etudes Cisco sur les évolutions du marché de la mobilité et le trafic Internet