Où en sont les industriels français dans leurs projets d’industrie du futur ?

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Talyana Cunningham

L’industrie française se porte bien, mais qu’en est-il de sa transformation numérique ? L’Observatoire mondial de la réindustrialisation a diffusé en mars dernier son premier bilan sur l’investissement industriel en 2016, qui nous en dit plus sur ce qu’il va se passer sur cette deuxième moitié 2017.

Cet observatoire est un partenariat entre la R&D d’EDF, Fives, l’Institut de la Réindustrialisation et Trendeo. La chaire signée en avril 2015 entre le CESI et Cisco nous permet d’être impliqué dans ce projet mondial, qui recense sur les cinq prochaines années les annonces d’investissements industriels.

Au-delà de la quantité, le bilan s’attache à la qualité des différents projets, grâce à un scoring attribué par des experts et établi selon 6 critères : la flexibilité, la numérisation, la protection de l’environnement, l’insertion dans l’économie locale, l’efficacité énergétique et les efforts sociaux. De quoi englober l’ensemble des éléments porteurs de l’industrie du futur.

Le bilan 2016 des projets industriels français

Au global, ce sont 3600 nouveaux projets industriels qui ont été recensés par Trendeo, répartis dans 140 pays à travers le monde. Ceux-ci représentent 2100 milliards d’investissements cumulés sur l’ouverture de nouvelles usines.

Connue pour être la 9ème puissance industrielle au monde, la France est à la 30ème place des montants des investissements prévus dans ces nouvelles usines. Elle investit dans les secteurs de l’énergie, du process, de l’automobile, de la chimie, de la pharmaceutique et dans l’aéronautique ; notamment au Royaume-Uni, en Angola et sur son propre territoire.

L’un des critères les plus mis en avant dans ces futurs projets est la numérisation (16,3%), permettant un pilotage en temps réel. La technologie la plus citée est l’automatisation, qui permet de maintenir des sites de production, et donc des emplois, en France, ou sur des territoires à salaires moyens ou élevés. C’est par ce biais que nous souhaitons accompagner les industriels dans leur transformation numérique. Notre client Foxconn, fabricant électronique, est d’ailleurs le 3ème groupe mondial à investir le plus dans ce type de projets.

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Une initiative française exemplaire : un site de production de beurre de karité au Burkina Faso

La société française Olvea, spécialisée dans les huiles végétales et de poisson, a mis en place au premier semestre 2016 une usine notée 9 (sur 12) selon l’Observatoire de la réindustrialisation. Ce site industriel respecte en effet tous les critères :

Flexibilité : le processus est flexible, afin de développer de nouvelles filières agricoles.
Numérisation : le processus de fabrication est semi-automatisé et a permis la mise en place de nouvelles lignes de production.
Protection de l’environnement et efficacité énergétique : il comprend 320 m² de panneaux photovoltaïque, couvrant 20% du besoin énergétique de l’usine, une architecture bioclimatique, un traitement spécifique des amandes de karité, ainsi qu’une chaudière biomasse alimentée par les tourteaux de karité.
Insertion dans l’économie locale : Olvea a utilisé des matériaux locaux pour construire son site, et a également pour objectif de travailler en collaboration avec les coopératives et apiculteurs de la région pour le traitement de la cire d’abeille.
Efforts sociaux : le projet (collecte et transformation des amandes de karité) procure des revenus à 4 millions de femmes rurales. Celles-ci sont également formées aux futurs métiers de la production de sésame par Olvea.

Il s’agit donc d’un excellent exemple d’initiative vers l’industrie du futur, dans tous ses aspects, notamment au niveau de la numérisation.