Sidney Doffe, Operations Manager chez Outscale : « Tetration nous permet une visibilité plus en profondeur. Auparavant, nous étions beaucoup plus périmétriques »
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Alors que les « grands » du secteur reposent une bonne partie de leurs activités sur des services d’hébergement, Outscale est un pure player du cloud, un vrai. Et ça lui réussit plutôt bien. Le mois dernier, le Monde Informatique qualifiait la société de Saint-Cloud de « force tranquille du cloud français ». Il faut dire que cette particularité a permis au fournisseur IaaS de comprendre et de répondre de manière très précise aux attentes de ses 2000 clients en proposant :
- Un support 24/7 local, intégré, sans surcoût, et disponible en français
- Une facturation à la seconde : le premier à l’avoir mis en place en 2016. Amazon s’alignera un an plus tard
- une série de certifications engagée dès 2014, dont la plus récente menée auprès de l’ANSSI.
- Une aide à ses clients pour leur garantir une meilleure gouvernance IT
C’est justement pour aider leurs clients à affiner la compréhension de leur IT qu’Outscale a décidé de s’équiper de Tetration, notre solution de traitement analytique du réseau data center. A l’origine, Outscale reposait sur NetFlow, notre architecture de surveillance des réseaux permettant de collecter diverses informations sur les flux IP. Mais le niveau de détail offert pour analyser le trafic réseau n’était pas aussi précis. Selon Sidney Doffe, Responsable des infrastructures chez Outscale : « Le niveau de détail apporté par Tetration est nettement supérieur. En outre, avec les dashboard métiers, on se rapproche d’autant plus du niveau de détail qui intéresse le client. » Car, certes, si Netflow permet de mesurer et de superviser les ressources utilisées du réseau, les statistiques sur ces flux portent principalement sur le protocole, l’adresse IP ou les ports de sources ou de destination. Tetration permet quant à lui de descendre un peu plus bas, jusqu’aux couches applicatives des clients. A la clé, une plus grande visibilité permettant d’améliorer le meilleur dimensionnement de l’infrastructure client cloud. « Tetration nous permet une visibilité plus en profondeur. Auparavant, nous étions beaucoup plus périmétriques » confirme ainsi l’Operations Manager.
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Les origines du projet
L’intérêt d’Outscale pour Tetration remonte au lancement de la solution il y a deux ans ; Laurent Seror, son fondateur et actuel Directeur Général, manifestant déjà une forte sensibilité à la métrologie, à la connaissance du réseau et de ses performances. Un intérêt intégré au cœur même des locaux d’Outscale : pour qui a eu la chance de visiter leur plateforme opérationnelle, difficile de ne pas s’attarder devant les quelques 80 écrans affichant fièrement graphes et tableaux de bord et permettant de disposer d’une visibilité parfaite sur l’état de l’infrastructure. C’est dans ce cadre que Tetration y a logiquement trouvé sa place. Les plateformes mutualisées d’Outscale pouvant accueillir 1200 utilisateurs et 15 000 VMs pour le compte de plusieurs clients, le besoin de visibilité était d’autant plus important pour garantir les performances et l’isolation de chacun d’entre eux.
L’intégration s’est faite durant l’été 2017, et les six mois de tests ont été cruciaux pour comprendre l’étendue de la solution et pour déterminer le dimensionnement de la plateforme. Les équipes Outscale, qui font preuve d’une grande maîtrise de leur stack technique, “aiment bien voir ce qui se passe dans les différentes couches”, selon les propres mots de Sidney Doffe. Cette appétence fait partie de l’ADN d’Outscale : pas d’intégrateur, des relations en direct avec les grossistes, un développement de leurs propres logiciels à base d’Open Source. Cette phase de test a donc permis de constater le gros travail effectué sur la solution tant sur l’automatisation que sur l’opérabilité. Sidney Doffe détaille : “Quand on comprend ce qu’il y a derrière, on voit que vous avez masqué une complexité importante en un produit simple à installer. C’est plutôt positif de ne pas être perturbé par cette complexité. Le déploiement a été très simple et s’est bien passé. La prise en main est facile. L’interface est tout ce qui a de plus classique et intuitive ».
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Débarrassée de cette complexité, les équipes d’Outscale ont eu le champ libre pour s’intéresser au cœur du sujet et expérimenter la plateforme, parfois jusqu’à l’extrême comme lorsque le fournisseur se décide à envoyer près de trois fois plus de flux que le dimensionnement prévu. « Notre dimensionnement initial était calculé pour envoyer 27 millions de flux par minute. Mais on a envoyé trop de flux par rapport à ce qui était prévu : nous en avons envoyé 39 millions en moyenne, et avons atteint jusqu’à 76 millions de flux en pointe » se rappelle presque malicieusement Sidney. Des flux résultants de communications internes à Oustcale ou avec l’extérieur. Et forcément, la plateforme a fini par casser. Pas que quoi alarmer nos experts du Cloud français qui en tirent au contraire toutes les leçons. D’abord en matière opérationnelle : « le redéploiement total et automatisé du cluster se fait en à peine 25 minutes, alors que le même travail à la main aurait pu pendre de deux à trois jours » estime le responsable des infrastructures. Ensuite, en matière de développement stratégique, puisque Outscale réfléchit aujourd’hui à une répartition par continent, une plateforme pour l’Europe et une pour les Etats-Unis, plus en accord avec les volumes prédéterminés et les besoins de leurs clients. « Il y a de vraies variations de trafic, soit en interne entre les VMs de nos clients, ou entre les VMs clients et des VMs extérieures. Par exemple, quand un client déploie une plateforme, on constate un volume de flux important spécifiquement au moment du setup. Avant on ne le voyait pas, aujourd’hui on le sait ».
Le meilleur dimensionnement des flux fera partie des prochaines étapes du projet. Une stabilité nécessaire selon l’Operation Manager avant de pouvoir commencer à travailler sur les APIs et constituer ses propres tableaux de bords. « Même si les APIS ne sont pas encore utilisées, les projets sont en cours de réflexion. Sans les APIs, la solution n’aurait jamais franchi nos portes ». C’étaient déjà les APIs qui avaient convaincu le fournisseur de faire confiance à notre gamme de serveurs Cisco UCS pour leur déploiement automatisé : « Nos besoins sont conséquents et l’automatisation est clé pour nous. Aujourd’hui, nous sommes capables de rajouter une centaine de serveurs en l’espace de 2 heures sans intervention humaine ». Des APIs également cruciales pour aborder les questions de sécurité. Car même si la sécurité n’était pas l’objectif premier du projet, Sidney Doffe confirme des discussions avec les équipes en charge de ces questions, notamment sur l’intérêt de cloisonner l’accès aux clusters multi-tenant.
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Reposant sur cette nouvelle connaissance, Outscale est décidé à pousser encore plus loin la qualité de support client qui le différencie aujourd’hui des autres acteurs du secteur. « D’habitude, si un client souscrit à un quota, il n’aura rien en plus. Sauf qu’il peut avoir besoin de le dépasser temporairement. Aujourd’hui, on peut le prédéfinir à l’avance ». Les équipes d’Outscale sont donc dorénavant capables de conseiller leurs clients sur la base de leurs flux réels. « Si on constate un pic de charge, explique Sidney Doffe, on peut isoler ce client lui faire des recommandations en fonction de son usage propre et de l’usage des autres clients ».
Les périodes de back-up en sont une application très concrète. « Qu’un client réalise son backup à minuit ou une heure a finalement peu d’importance. L’impact d’un changement de créneau est minime. Mais s’il accepte de changer sa fenêtre de maintenance, nous pouvons lui garantir une sauvegarde plus rapide, plus efficace, réalisée et temps et en heure. » Parmi les autres use-cases évoqués, la possibilité pour le fournisseur cloud d’offrir à ses clients des dashboards de type « big data » afin d’optimiser leur facturation en sélectionnant plus finement le type de réseau. Mais également de les assister dans la résolution des problèmes de performances en identifiant si la latence se situe au niveau de l’application ou de l’infrastructure, ou enfin de les aider à dimensionner de manière plus fine cette même infrastructure grâce au capacity planning. Autant de use-cases qu’Outscale choisit donc d’exploiter pour enrichir son offre de services. Et Sidney Doffe de conclure amusé : « Finalement, Tetration ne nous permet pas d’économiser du travail. Au contraire, ça en génère car dorénavant on voit des choses que l’on ne voyait pas avant ». Le parfait résumé de ce qu’est la transformation digitale, apporté par l’un de nos champions technologiques nationaux les plus significatifs.