Avec près de trois milliards d’euros de revenus issus de services cloud, SAP est devenu fin 2016 le premier acteur du cloud en Europe. Proportionnellement, l’éditeur de Walldorf fait même mieux qu’Oracle en faisant reposer près de 14% de son chiffre d’affaires sur le cloud. Il devance ainsi de 5 points l’éditeur américain, pour qui le cloud représente un peu moins de 10% de son activité. Une mécanique allemande parfaitement huilée : en déclinant son ERP en mode SaaS (Business One Cloud, Business ByDesign et S/4HANA), en proposant une plate-forme PaaS (SAP HANA Cloud Platform) et une infrastructure à la demande (SAP HANA Enterprise Cloud), SAP franchit le cap du Cloud avec succès et se targue aujourd’hui de servir 110 millions d’abonnés cloud à travers le monde, au moyen d’une quarantaine de data centers, répartis sur une vingtaine de régions.
L’offre IaaS de SAP repose sur les serveurs Cisco UCS et la solution Cisco ACI
Nous nous sommes penchés à plusieurs reprises ici même sur la success story de ForePaaS, et sur les raisons qui avaient poussé la startup française à faire le choix d’une infrastructure Cisco (nommément Cisco HyperFlex) pour sa Plateforme-as-a-Service de data analytique en mode cloud hybride. Mais saviez-vous qu’à l’autre bout de l’écosystème, l’un des plus gros éditeurs software au monde repose également son offre cloud sur une infrastructure Cisco ? Nommément, nos serveurs UCS et notre solution logicielle ACI. C’est ce qu’a révélé Markus Riendiger, Cloud IT Architect Director de SAP lors de notre dernier Cisco Live ! EMEAR.
Invité sur la scène de Berlin, Markus Riendiger a ainsi présenté les coulisses d’une des plus belles success stories cloud de l’année. Au travers de ses 41 data centers internationaux, l’équipe d’une centaine de membres propose, par exemple, à ses clients internes et externes une capacité de traitement dont la souplesse et la richesse de fonctionnalités est comparable à Amazon EC2. Aux avants postes de ce projet, le premier tiers des effectifs s’occupe de développer, de packager, de fournir et d’exécuter les composants logiciels de l’infrastructure. C’est donc une trentaine d’ingénieurs qui est responsable de la bonne gouvernance de l’architecture et qui s’affaire à transformer l’offre logicielle traditionnelle de SAP en une offre « as-a-service ». Le second tiers supervise les opérations matérielles à travers le globe quand le dernier tiers s’occupe à distance du data center local.
L’importance des containers dans l’offre cloud de SAP
Nouveau : Data Center Docker sur Cisco UCS (Web)
Le passage au modèle IaaS a évidemment demandé certains ajustements. Dans un premier temps, SAP a massivement investit dans Ceph, la solution de software-defined storage open source, pour assurer la convergence de son infrastructure grâce à ses capacités de stockage distribué. Sauf que le déploiement dans une vingtaine de régions montre ses limites, du fait de l’exécution d’une centaine de processus pour ses bases de données, auxquels s’ajoutent presqu’autant de processus pour ses instances applicatives. Le nombre d’échecs enregistrés au cours de ces opérations s’est avéré contre-productif, avec des équipes d’ingénieurs rapidement cantonné à la surveillance et à la gestion de la convergence. Un quotidien bien éloigné de leur mission première, la transformation de l’ERP en offre cloud.
C’est pour répondre, entre autres, à cet inconvénient que SAP a choisi de reposer dans un second temps le déploiement de ses containers sur Kubernetes. La puissance de l’orchestrateur permettant une modélisation et une vérification unique de ses applications containerisées avant leur expédition. Le premier avantage étant de conserver une visibilité parfaite sur son infrastructure, mais également de permettre à l’équipe existante de faire face à l’explosion du nombre d’entités locales à périmètre constant et centralisé. Tournant sur OpenStack, cette seconde mouture fait tourner une version customisée d’OpenStack sur les serveurs Cisco UCS via notre offre convergée FlexPod ; et est complétée par ACI, notre offre logicielle de software-defined networking, pour les couches de liaison de données de niveaux 2.
Aujourd’hui, l’offre IaaS de SAP met à disposition un « compute-as-a-service » reposant aussi bien sur des machines virtuelles via un hyperviseur VMWare, que bare metal. Les deux environnements disposant d’une interface identique pour plus de simplicité. Prochaine étape pour SAP, proposer également l’accès à Kubernetes à ses clients, investir le champ du machine learning et surtout maintenir les opérations de ses data centers de production. Gageons qu’avec un partenaire comme Cisco, SAP pourra continuer de voir les choses en grand …
En complément : Infrastructure UCS pour les applications SAP (PDF)