Elektra blessée, Wilson Frisk ressuscité … 28 Février 2017 : soirée Daredevil sur NetFlix, catch-up saison 2. Tolérance aux dérangements proche de zéro ! Soudain, les notifications du smartphone s’activent : #AWSdown. Netflix serait touché. US-East-1, we have a problem !
Comme d’habitude Twitter s’emballe, moi inclus pour un événement qui n’en n’est pas un et qui aurait pu toucher n’importe qui. Sagement, notre expert Cloud préfère d’ailleurs insister sur la rapidité avec laquelle les services auront été récupérés, le principal élément sur lequel ils seront jugés. L’incident dure 4 heures. Retour à la normale à 22h49. Le broadcaster n’a finalement pas été concerné, j’ai pu finir ma soirée tranquillement. Au moment de me coucher, impossible de ne pas repenser aux messages échangés à Berlin la semaine dernière.
La fin du cloud provider unique
24 heures plus tard, Google News répertorie près de 335 000 résultats à la requête « Amazon S3 ». Pourquoi donc un tel emballement ? Simplement parce qu’Amazon est le leader du cloud public. Et qu’en tant que leader, ses performances sont scrutées à la loupe. L’indisponibilité est un risque dont l’anticipation complexifie la gestion et alourdit les coûts de la DSI. Comment donc trouver le juste équilibre quand l’exigence des clients se fait de plus en plus forte ? A l’image de Jean-Marc Lazard, CEO d’OpenDataSoft qui nous rappelait récemment l’importance du niveau de service dans le choix d’un cloud provider. Une exigence confirmée par la récente étude Rightscale “State of the Cloud Report” : sur le podium des avantages du cloud, la notion de “plus grande disponibilité” se hisse à la troisième place. Avec une augmentation de +4 points en un an, c’est le domaine montrant la plus grande progression. Pas étonnant donc que 54% des fonctions IT estiment que l’audit et le benchmark des services cloud fassent partie intégrante de leur mission.
Conséquence, AWS est de plus en plus challengé, même s’il reste un poids lourd du cloud computing. Avec près d’un tiers de part de marché mondial au deuxième trimestre 2016 selon un rapport Synergy, il dépasse ses trois principaux rivaux – Microsoft, IBM et Google – dont le score cumulé reste encore inférieur à celui du leader. Pourtant, même si les volumes confiés au leader IaaS augmentent, la progression enregistrée d’AWS est moins rapide ; Microsoft ou Google voulant définitivement rattraper leur retard. La réplique ne se fait pas attendre, Amazon décide de jouer la carte de la proximité. En septembre dernier, l’entreprise annonce l’ouverture de trois sites en France pour servir un millier d’entreprises dont 80% des entreprises du CAC 40. Est-ce que cela sera suffisant ? A voir. Sur le panel RightScale, Azure gagne +14% d’adoption et Google affiche une progression de +5%. Fait majeur, sur les entreprises ayant décidé de tester de nouveaux prestataires de cloud public, les chiffres de Microsoft dépassent aujourd’hui ceux d’AWS. Notamment sur le segment Entreprises, où l’adoption d’Azure gagne +17 points pour atteindre les 43%.
L’avènement du multi-cloud
Bien qu’imprévisibles, les avaries sont réelles. Conséquence directe, les entreprises refusent aujourd’hui de se limiter à un seul fournisseur. Selon IDC, 63% des entreprises souhaitent pouvoir faire appel à plusieurs prestataires cloud. Un taux qui passe à 84% pour les entreprises au plus fort taux de maturité. Un choix guidé par les politiques et la définition de règles de gouvernance qui ont, par ailleurs, renforcé la collaboration entre métiers et le département IT. Le panel RightScale affiche un taux similaire (85%) après une progression de 3 points par rapport à 2016.
Témoignage de David Chassan, Outscale sur Cisco Live ! Berlin
Avec la multiplication des fournisseurs, se pose indubitablement la question de la gestion. Même si l’empreinte AWS reste importante, Azure gagne du terrain. Si 28% des sondés RighScale annoncent faire tourner plus de 100 VMs sur AWS, ils sont aujourd’hui 13% à faire également tourner plus de 100 VMs sur Azure. Ce chiffre augmente si l’on se penche sur le segment entreprises (38% à faire tourner plus de 100 VMs sur AWS vs. 21% sur Azure). Plus qu’un agnosticisme, la DSI réalise surtout qu’aucune plate-forme ne répond entièrement aux besoins de tous ses utilisateurs et de toutes les applications.
Le choix du fournisseur se fera donc à l’aune des réponses apportées à la DSI en matière d’optimisation de la sécurité, d’accélération et de mise à disposition des services aux utilisateurs, ou de portabilité des applications. C’est pour répondre à ce défi qu’ont été développées les plateformes de Cloud Management. L’objectif étant pour les entreprises de disposer de la visibilité, du contrôle et de la sécurité nécessaire afin de gérer de multiples environnements hybrides aussi facilement qu’un seul.
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A des DSI qui réclament des outils et des APIs ouvertes sur les standards du marché afin de pouvoir déployer sur un ensemble de cloud différents, les plateformes de Cloud Management leur proposent de déployer, de provisionner et de gérer leurs applications dans de multiples environnements, qu’ils soient privés, publics ou hybrides. A elle seule, la solution CloudCenter de Cisco permet d’en gérer jusqu’à 20. La plateforme permet de modéliser et de déployer aussi bien une simple machine virtuelle, que de gérer des applications multiniveaux complexes. Et l’utilisation d’un nouveau fournisseur cloud se fait de manière transparente, sans aucune modification des profils applicatifs, qui restent indépendants des fournisseurs. Une simple activation et un simple déploiement du service suffisent.
La progression du Cloud Hybride
Contrairement à la tendance mondiale, les dépenses de cloud privé en zone EMEA dépassent celles du cloud public. Selon IDC, les entreprises prévoient d’augmenter leurs dépenses en matière de cloud privé sur site de 40% au cours des deux prochaines années. Concentrées sur leurs investissements de cloud privé, les entreprises délaisseraient-t-elles pour autant le cloud hybride ? Au contraire, c’est justement pour répondre à une stratégie hybride que les dépenses sont toujours plus importantes en matière de cloud privé on-premise. Au baromètre Rightscale, 67% des entreprises déclarent avoir déjà adopté une stratégie hybride. Même si après un bond de 13 points entre 2015 et 2016, on constate un léger tassement de 4 points en 2017. Un taux semblable aux chiffres IDC qui en répertorie 64%. A noter, parmi les entreprises ayant mis en place une stratégie hybride, 73% des entreprises auront recours à plusieurs fournisseurs cloud externes et combineront ressources cloud et ressources IT dédiées sur site.
Une vague hybride sur laquelle il est dorénavant plus simple de surfer grâce, entre autres, aux nouvelles solutions convergées Cisco supportant Azure Stack, une solution intégrée reposant sur notre offre de unified computing UCS et le stack de Microsoft. Associant services PaaS et SaaS, commutateurs réseaux haute-performance, interface de gestion, elle permet de répliquer on-premise les principaux services Azure dont sa plateforme de microservices. A la clé, un déploiement applicatif en mode hybride couplant des composants déployés on-premises à ceux déployés dans le cloud Azure.