La technologie peut-elle contribuer aux grands thèmes sociétaux ? Ce n’est pas le sujet d’une dissertation mais une question qu’il est normal de se poser. La technologie n’est pas une fin en soi mais elle devient de plus en plus un facteur d‘innovation et de transformation.
Si on prend l’exemple du développement durable, on voit que les entreprises commencent à s’approprier le sujet et réclament des outils adaptés.
Jean Philippe Gobin, Associé de la Société Karamba, a eu l’occasion d’accompagner des clients dans leur démarche de développement durable. Il a bien voulu me faire part de son expérience.
Il faut se rappeler une étape importante du développement durable en France avec Le Grenelle de l’environnement. L’objectif initial était de définir un cadre de gouvernance pour les entreprises autour de trois piliers :
- Impact économique
- Impact environnemental
- Impact humain.
Le Grenelle n’a sans doute pas rempli tous ces objectifs, il n’a pas conduit encore à une mise en oeuvre législative mais il aura créé néanmoins l’électrochoc nécessaire pour que les entreprises éprouvent le besoins de publier des informations sur leur démarche et leurs résultats dans le domaine du développement durable.
Première phase : le reporting
Selon leur taille et leur organisation les entreprises se sont mises à produire un rapport financier et un rapport Développement durable lorsque la structure s’y prêtait ou bien un rapport unique intégrant un volet développement durable. Ce rapport est l’étape indispensable de sensibilisation qui précède l’action.Pour parler développement durable il faut bien être capable de faire un constat de la situation sur les trois piliers.
Cette tendance à conduit certains éditeurs à développer des logiciels pour produire ces rapports.
On retrouve bien sur de nombreuses similitudes avec le reporting d’une direction financière disposant d’outils de Business Intelligence BI. Le développement durable empreinte la même logique mais présente cependant quelques spécificité dans le sens ou on doit manipuler des indicateurs de tous types : ressources humaines (nombre d’employés, temps de formation etc..) ; écologique (consommation électrique, déplacement, pollution ..) et financiers.
Les logiciels de BI pour le développement durable ont donc donné lieu à des outils spécifiques tels que Sustainaibility Performance Management SuPM de SAP pour n’en citer qu’un.
Deuxième phase : le pilotage opérationnel
Le constat est nécessaire mais totalement insuffisant si il ne s’accompagne pas d’initiatives d’amélioration sur chacun des piliers du développement durable.
Les entreprises dotées d’outils d’ERP tels que SAP disposent d’informations sur l’ensemble des process et des données de l’entreprise. On peut utiliser les mêmes outils SAP pour calculer l’empreinte carbone avant et après les initiatives de réduction. On remplace les coûts par le facteur d’émission de carbone (l’euro est remplacé par le gramme carbone).
C’est la démarche entamée à grande échelle par le Groupe Danone qui a utilisé SAP dans le cadre de ses initiatives de :
- Réduction de l’empreinte carbone : une réduction de 35% pour un objectif de 30.
- Réduction de la consommation d’eau : réduction de 41% entre 2000 et 2012
- Utilisation de matériaux renouvelables
- Biodiversité
Un ROI au rendez-vous du développement durable
La contrainte commence à laisser place à l’intérêt car une fois les initiatives mises en places et mesurées on arrive à faire un lien entre les économies « carbone » et les économies financières. Un même produit fini avec une empreinte réduite conduit bien souvent à une baisse des coûts.
Ce retour d’investissement devient aujourd’hui le moteur des initiatives qui permettent à une entreprise d’être tout à la fois citoyenne et performante