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Connexions Nord : de nouvelles occasions, de nouvelles connexions et de nouveaux parcours d’apprentissage et de croissance


15 September 2017


La première fois que j’ai visité une collectivité éloignée du Nord, j’ai été vraiment frappée par deux choses. Tout d’abord, par le manque de ressources comme celles que nous tenons tous pour acquises au Sud. Et, d’autre part, par l’incroyable résilience des populations qui vivent là-bas et qui surmontent d’énormes défis. Ces personnes méritaient de profiter des mêmes occasions et expériences qui sont offertes aux enfants dans le Sud. Pourtant, ce n’était pas le cas en raison des énormes distances qui les séparent de nous et de la connectivité peu fiable.

À Cisco, nous savions que nous voulions tirer parti de la capacité incroyable de nos technologies pour appuyer des programmes de RSE au Canada. Nous avons donc passé un an à élaborer des stratégies et à étudier les problèmes sociaux que nous pouvions prendre en main à l’aide de nos technologies. C’est dans ce contexte que nous avons examiné les défis auxquels font face les collectivités éloignées du Nord. Je savais que nous avions l’occasion de mettre en œuvre tout ce qu’il y a de mieux chez Cisco. Nous pouvions provoquer de vrais changements grâce à nos technologies étonnantes, nos gens incroyables, nos connaissances du domaine et notre écosystème. Mais nous devions être réfléchis dans notre approche. Nous avions besoin de comprendre les enjeux selon le point de vue des collectivités locales. Il nous fallait établir de vrais partenariats fondés sur le respect et la confiance. Nous avons donc passé une année à rencontrer des gens, à voyager dans le Nord et à constater en personne la mesure des enjeux. Et nous avons écouté.

C’est cette année-là que j’ai entendu l’allocution de Mary Simon. À l’époque, Mary dirigeait l’Inuit Tapiriit Kanatami, l’association des peuples inuits du Canada. Mary a traité avec passion des deux questions qui tiennent la plus grande place dans sa collectivité : le taux élevé d’abandons scolaires des élèves au secondaire et le taux de suicide chez les jeunes, tragiquement le plus élevé par habitant dans le monde, ce qui était absolument inacceptable.

Il était clair que ces problèmes étaient exacerbés par le manque de ressources adéquates sur le terrain. Il fallait un accès à plus de formations pour les enseignants, à plus de services de mieux-être et de prévention en santé mentale, ainsi qu’à des formes variées de soutien qui pouvaient se situer à ce moment à des milliers de kilomètres. L’apport de ces ressources dans les collectivités sur une base régulière s’avérait coûteux et difficile. Mais j’ai pensé que nous pouvions changer cette situation.

Mary a traité avec passion des deux questions qui tiennent la plus grande place dans sa collectivité : le taux élevé d’abandons scolaires des élèves au secondaire et le taux de suicide chez les jeunes, tragiquement le plus élevé par habitant dans le monde, ce qui était absolument inacceptable.

Je n’oublierai jamais la réaction de Mary à sa première expérience de TelePresence [une technologie vidéo de Cisco]. Nous avons lancé une session entre Ottawa et Toronto. Quand elle a vu la qualité de l’interaction vidéo et entendu notre proposition d’offrir une gamme de services et d’expériences aux étudiants dans les collectivités du Nunavut, elle a affirmé : « cela vaut la peine de tout essayer pour rendre l’école plus attirante, plus amusante et plus invitante pour les enfants. Faisons-le. »

Quelques mois plus tard, après que notre fabuleux partenaire fournisseur de services SSi Micro nous a accordé un généreux don en bande passante, nos systèmes étaient fonctionnels à l’école Aqsarniit Middle School, à Iqaluit. À l’époque, nous voulions simplement relier les jeunes à des laboratoires afin qu’ils puissent faire des expériences. Nous pensions en ces termes : « Qu’est-ce qui leur serait utile et qui leur manque en ce moment? » Nous avons eu un début modeste.

Mais, au fil des années, Connexions Nord est passée d’une à trente écoles, ce qui nous a appris que nous pouvions faire bien plus. À mesure que Connexions Nord rentrait dans plus d’écoles, nous avons commencé à comprendre un peu plus les défis. Nous avons appris à connaître ces communautés. Celles-ci nous ont exprimé leurs besoins et, en réponse, nous avons élaboré toute une gamme de services virtuels. Les séances virtuelles pouvaient être organisées et personnalisées en fonction de chaque école et, en fait, pour chaque élève.

« Cela vaut la peine de tout essayer pour rendre l’école plus attirante, plus amusante et plus invitante pour les enfants. Faisons-le. »

Ainsi, notre objectif simple et modeste – connecter les élèves avec un laboratoire – a évolué, en fonction des demandes des communautés. Notons dans ce nouveau monde virtuel : les visites sur le terrain, le mentorat, les discussions sur le cheminement scolaire en vue de présenter aux enfants toute une gamme d’options de carrière, le mieux-être et la prévention en santé mentale, la formation des enseignants et les échanges culturels avec d’autres écoles de partout dans le Nord et le Sud. Nous livrons maintenant ces services avec une seule idée en tête : renforcer la résilience de ces enfants. Car il faut faire preuve d’équité et offrir à ces enfants les possibilités qu’ils méritent. Certaines de ces communautés sont aux prises avec des problèmes systémiques graves en ce qui concerne la santé, le logement et la pauvreté. Ces conditions ont une incidence sur les enfants qui y vivent. Et en écoutant les meneurs des communautés, nous apprenons ce que nous pouvons faire pour offrir juste au bon moment les bons services aux bons élèves.

Nous ne pouvons pas résoudre tous les problèmes. Mais nous pouvons nous concentrer à soutenir les enfants dans leur parcours d’apprentissage, en renforçant leur confiance en soi et en encourageant leurs talents naturels et leurs intérêts. Voilà la magie de la collaboration vidéo.

J’éprouve toujours un peu de découragement quand je visite ces collectivités et que je constate leur réalité, ainsi que les durs défis que les élèves ont à relever chaque jour. Mais j’observe également beaucoup d’espoir et de résilience. Nous sommes fiers de nos partenariats avec les écoles et les dirigeants locaux. Nous rendons hommage à leur passé et à la richesse de leur patrimoine. Et nous travaillons avec acharnement à alimenter ces partenariats et chaque séance de Connexions Nord avec un contenu profondément enraciné dans l’héritage, la culture et les modes d’apprentissage autochtones. La plupart des membres de notre équipe Connexions Nord sont eux-mêmes autochtones. Notre capacité à co-créer notre contenu, en travaillant directement avec les écoles, rend ce programme unique. Nous nous assurons à cent pour cent que notre contenu est culturellement sensible et pertinent, et qu’il constitue une célébration du patrimoine et de la langue.

Je n’oublierai jamais une de nos premières séances qui a connecté une école ojibwée du nord de l’Ontario avec une école à Vancouver. Les élèves des deux écoles avaient reçu une tâche à accomplir : élaborer des stratégies de survie dans la nature sauvage. Les élèves de Vancouver ont peint cet arbre immense et ont écrit leurs conseils de survie sur chaque « feuille ». Ils ont envoyé leur travail à l’école de l’Ontario, où les élèves étaient chargés de parachever l’arbre. Ceux-ci ont dessiné des racines. Sept racines correspondant aux Enseignements des sept grands-pères portant sur l’amour, le respect, le courage, l’honnêteté, l’humilité et la vérité. Puis l’un des élèves a été choisi pour présenter ces enseignements sur vidéo à la classe de Vancouver, située à des milliers de kilomètres de distance. Tandis qu’on déployait l’arbre, la directrice, debout à côté de moi, a commencé à pleurer. Je me suis immédiatement inquiétée et je lui ai demandé ce qui clochait.

« C’est juste que je n’ai jamais vu les enfants aussi présents que ça. Ils sont si confiants, et je suis tellement fière d’eux. »

Je savais à ce moment-là que nous devions continuer à offrir cette connectivité et ce réseau à d’autres écoles. Chez Cisco, nous croyons et savons que les expériences et les traditions des peuples autochtones du Canada nous façonnent en tant que Canadiens. Ils nous mobilisent. Ainsi que notre engagement envers ce programme.

Connexions Nord a été fondée dans cet esprit de réconciliation. Ce programme vise à briser les barrières par la connaissance réciproque de l’autre, à fournir un soutien et des services autrement non accessibles dans les collectivités éloignées et à offrir aux enfants des expériences inspirantes. Nous nous attachons à comprendre chaque enfant, ce qui le passionne, ce qui le motive, ce qui le rend heureux et ce qui lui donne confiance en lui-même. Puis, nous lui faisons vivre directement des expériences qui lui permettent de s’épanouir.

Nous avons eu un jeune rappeur du Yukon qui s’est surpris lui-même et a surpris sa collectivité avec ses incroyables talents en rap et en poésie, après avoir travaillé avec un professionnel de Toronto par le truchement du réseau Connexions Nord. La directrice de l’école m’a envoyé une note incroyable me disant combien elle était émue de voir ce jeune homme découvrir sa voix et sa passion à travers de nouvelles expériences. C’est notre objectif. C’est ce que Connexions Nord peut rendre possible.

 

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