Le secteur pétrolier et gazier canadien au Canada – 2015 et les années subséquentes
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« Les nouveaux sites de gisement de gaz naturel sont souvent découverts grâce à d’anciennes idées. Parfois, de nouveaux gisements sont découverts dans des sites déjà connus grâce `à une nouvelle idée, mais il est rare de découvrir du gaz dans des sites connus avec d’anciennes idées. À maintes reprises dans le passé, nous avons cru être au bout de nos ressources gazières, alors qu’en fait nous n’étions qu’à court d’idées. »
– Parke A. Dickey
Comme je l’ai démontré dans mes blogues précédents, le secteur pétrolier et gazier du Canada a fait preuve d’une grande innovation, mais les exploitants se sont aussi vus confrontés à de nombreux défis. Par exemple, il y a à peine un an, le prix du gaz naturel était à son plus bas depuis 7 ans, et le prix du pétrole s’est effondré au cours du second semestre de 2014. Les exploitants tentent de se reprendre en revoyant leur planification pour 2015. On considère que sur une période de six mois, les prix mondiaux du pétrole ont chuté de 45 %, ce qui équivaut pour la plupart au seuil de la rentabilité.
Le marché est sur le point de basculer, ce qui force historiquement l’industrie à changer. Fusions, acquisitions, consolidations et réductions des coûts : voilà les conséquences perpétuelles d’un ralentissement économique et ces périodes accélèrent souvent l’avènement d’innovations et de changements. Cette pression sur la chasse aux coûts devient un incitatif puissant à l’adoption de technologies. Les solutions de choix à proposer sont celles qui favorisent les gains d’efficacité et réduisent les coûts. Les technologies Cisco de collaboration, d’infonuagique et de système informatique unifié (SIU) peuvent toutes s’aligner sur la réduction des frais d’exploitation. Du point de vue de nombreux observateurs de l’industrie pétrolière et gazière, le sol peut sembler se dérober sous les pieds des exploitants. Toutefois, il s’agit en fait d’un moment idéal pour jeter de meilleures fondations qui seront plus économiques.
À mon avis, voici où se dirige l’industrie pétrolière et gazière en 2015.
« Dans le doute, abstenez-vous. » Les exploitants seront très prudents quant aux dépenses autres que celles déjà prévues pour la production.
Depuis cinq ans, l’industrie pétrolière et gazière du Canada est aux prises avec l’incertitude. Les retards dans l’expansion du réseau pipelinier ralentissent l’industrie, et la crise du transport qui en découle force l’offre canadienne à subir une remise importante sur le brut lourd. Plus récemment encore, les prix médiocres des produits de base n’améliorent pas la situation.
Mais tout n’est pas noir.
Depuis la mi-année 2012, le marché a bénéficié de l’accroissement de la capacité des voies ferroviaires, et l’on prévoit une hausse dans le même sens pour l’exportation du brut lourd, atteignant 800 milliers de barils par jour d’ici le début de 2015 : une augmentation avoisinant 150 milliers de barils par jour par rapport à la mi-année 2013.
Même sans l’autorisation d’aller de l’avant pour le projet Keystone, l’augmentation de la capacité du réseau pipelinier permettrait l’ajout de 1,1 million de barils par jour d’ici le deuxième trimestre de 2015. Malgré cette capacité accrue, la demande surpasse tout de même l’offre disponible, le risque de perte en cas de demande insuffisante demeure donc limité. Le différentiel de prix découlant de la capacité insuffisante en matière de transport est à la baisse, ce qui se traduira par une plus grande certitude du marché et des prix relatifs plus élevés du brut lourd canadien.
Bien que l’incertitude persiste quant aux prix du gaz naturel à longue échéance et à la valeur du dollar canadien, la plupart des analystes anticipent que ces derniers se maintiendront aux taux actuels pour les 12 à 18 prochains mois. En présumant qu’aucun changement important ne surviendra, les exploitants pourraient commencer à envisager un investissement en capital plus important dans les gaz non conventionnels.
Il ne faut pas non plus oublier les sables bitumineux, ainsi que la découverte d’un gisement géant de 6 milliards de dollars au cours de six derniers mois.
Au cours de l’été 2014, le prix quotidien du bitume canadien issu des sables bitumineux a chuté lorsque les prix mondiaux du pétrole sont passés sous la barre de 60 $ US le baril. Si les prix actuels se maintiennent, les exploitants de sables bitumineux pourraient subir des pertes de revenu aussi importantes que 6 milliards de dollars durant le second semestre de 2014 uniquement.
En planifiant pour 2015, de nombreuses sociétés feront preuve de prudence jusqu’à ce que l’incertitude entourant les prix du pétrole se dissipe. Le maintien des prix du pétrole Western Canadian Select (WCS) sous les 60 $ le baril à la mi-année 2015 aura des conséquences néfastes importantes sur les coûts indirects des exploitants de sables bitumineux, et ce sont généralement les budgets des services comme les TI qui sont d’abord touchés.
L’industrie se trouvera à la croisée des chemins à la fin du premier trimestre de 2015, lorsque les contrats couverts arriveront à échéance.
Quelles seront les conséquences pour l’Alberta et le reste du Canada en 2015?
C’est la question que se posent les exploitants, les entreprises de services, ainsi que toute entreprise ou personne qui compte sur un secteur pétrolier et gazier en santé et en croissance. La réponse est … tout dépend. Les exploitants jouissent d’un certain tampon à court terme, mais les chefs d’entreprise devront bientôt décider s’ils s’ajusteront à la baisse en conséquence de la chute des prix.
Et pour le Canada? Lorsque l’industrie pétrolière et gazière tousse, l’économie canadienne attrape le rhume!
- Le Canada a exporté 77 milliards de dollars en énergie aux États-Unis en 2013; aux prix actuels, ceci équivaut à une perte nette de 38 milliards de dollars.
- Pour chaque baisse de 1 $ US/bj sur le prix du pétrole, le gouvernement perd 215 millions de dollars de revenu. Au cours des six derniers mois, le pétrole a baissé de 40 $ US/bj, une perte de 8,6 milliards de dollars.
- En 2013, l’Alberta a reçu 9,6 milliards de dollars en redevance, représentant 25 % de ses revenus totaux. Aux taux actuels, le gouvernement de l’Alberta perdra de 5 à 7 milliards de dollars en revenu.
Mais en quoi tout cela concerne-t-il Cisco?
Comme à l’accoutumée, ces prédictions doivent être atténuées en tenant compte d’un grand nombre de facteurs qui jouent possiblement sur l’ensemble de la situation : notamment la pénurie de main-d’œuvre qui fait augmenter les coûts des sables bitumineux, l’incertitude quant à l’approbation auprès des organismes réglementaires et la réglementation fiscale concernant l’investissement dans le gaz naturel de la C.-B., les changements réglementaires en matière de transport du pétrole par voie ferroviaire en Amérique du Nord et les changements au sein des économies régionales et mondiale. Mais un autre facteur doit également être pris en compte : la technologie.
Imaginez. Vous travaillez pour une entreprise pétrolière et gazière et vous jonglez avec tous les défis dont j’ai fait mention pour 2015. L’entreprise veut procéder à un investissement stratégique dans des projets qui amélioreront les opérations tout en diminuant les frais. Quelle est la solution? La technologie. Notamment l’Internet des objets (IDO) et la capacité de surveiller les opérations, d’être en communication avec celles-ci et de les automatiser.
En 2015, la réponse est simple pour les entreprises. Plus nous serons en mesure d’aider nos clients à adopter de solutions IOD en vue d’abaisser les coûts et d’augmenter la productivité, plus ils seront équipés pour s’isoler de l’incertitude issue du prix des produits de base.