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Villes intelligentes: une bonne ou une mauvaise chose?


13 December 2013


Ce billet a été rédigé en réponse à un débat en direct sur les villes intelligentes qu’a organisé The Economist. Deux débatteurs avec des opinions opposées — un qui gagne sa vie au moyen de ses arguments sur le fait que les grandes sociétés des TI n’aident en rien nos villes et un qui a de solides racines au sein d’IBM et qui croit en l’émergence des TI pour l’amélioration de nos communautés de l’avenir.

La question « L’idée des villes intelligentes est-elle uniquement le résultat d’un battage médiatique? » sera débattue sur le site Economist Debates jusqu’au 13 décembre 2013.

Je suis le mouvement des villes intelligentes depuis un bon moment et il semble souvent que nous essayons de faire de cette question un débat polarisé. Soit que l’on croit que des compagnies des technologies diaboliques essaient de détruire nos paysages urbains et d’intégrer la technologie à nos activités quotidiennes pour leur seul bénéfice,  soit que l’on croit que nous pouvons uniquement définir une ville intelligente à travers les lentilles des TI et des innovations technologiques. Pour ma part, je ferais remarquer que les deux côtés ont simultanément raison et tort. [Avis : Je ne travaille pas pour l’une des plus grandes sociétés de technologies au monde qui est vouée à la réussite du mouvement des villes intelligentes.]  

Lors d’un événement du secteur immobilier, j’ai demandé à des développeurs ce que signifie un « immeuble intelligent » pour eux. La réponse que j’ai reçue est la suivante : « un immeuble qui est entièrement loué ». Quant à elle, une « ville intelligente » (ou communauté intelligente ou société d’innovation) peut être une ville qui prospère, s’épanouit, croit, fournit des occasions équitables à tous ses citoyens, est concurrentielle, attire des entreprises et des citoyens, combine les loisirs, les arts, la culture et les occasions économiques, est écologique et durable, fournit des soins de santé et assure la sécurité de tous et nous permet d’être des participants productifs, constructifs et heureux dans la communauté, l’économie et le pays.

De nombreux facteurs doivent travailler conjointement pour constituer un tel environnement. La conception, la planification, la culture et les arts, les politiques, le secteur privé, la mobilisation… et la technologie : c’est une question de « et », et non de « ou ».

Il ne fait aucun doute que la technologie jouera un rôle de plus en plus important dans le façonnement de nos communautés — et même si certaines personnes essaient de le nier, des preuves irréfutables appuient cette affirmation. L’Internet multidimensionnel est bien réel et l’Internet et les TI se sont révélés de puissants instruments qui nous ont propulsés dans la révolution numérique. La connectivité, l’accès et la collaboration constituent le fondement de la nouvelle économie (comme l’étaient les routes, il y a des milliers d’années, et la voie ferrée, il y a cent ans).

Les planificateurs, les stratèges, les entreprises, les sociétés d’infrastructure et le secteur des technologies (et tous les autres) doivent jouer ensemble, car ce n’est qu’ensemble (et non seulement les politiciens, les entreprises, et les grandes entreprises des TI) que nous pouvons déterminer et réaliser le nouveau potentiel de nos collectivités et économies.

Les villes intelligentes constituent un battage médiatique uniquement si un seul ensemble de parties prenantes mène le bal et si l’équilibre de la collaboration et de la cocréation est perdu.

Par conséquent, je prétendrais que le fait que Songdo peut — aux yeux de visionnaires et de critiques urbains — ne pas avoir réalisé son potentiel n’est pas la faute des méchantes grandes sociétés des TI et des technologies. Ce ne sont pas les entreprises technologiques qui ont conçu la collectivité. Ce sont des planificateurs, concepteurs, employés du gouvernement, développeurs et membres du secteur des technologies qui ont collaboré pour essayer de définir un nouvel avenir. Certains peuvent aimer cette collectivité et certains peuvent la détester, mais l’expérience a été tentée. Ses partisans n’ont pas questionné, ils ne se sont pas plaints, ils n’ont pas débattu et par conséquent ils ont utilisé des méthodes mises à l’essai et éprouvées. En tant que pays (et que monde), nous pouvons seulement progresser si nous innovons, établissons des partenariats et allons de l’avant (même si certaines personnes croient qu’un projet est imparfait).

J’applaudis chaque maire, planificateur, ingénieur, constructeur, politicien et entreprise de technologie qui proposent de nouvelles idées et capacités, lesquelles aideront ultimement à créer des réseaux de communautés durables qui pourront faire face à la hausse de la population, aux mutations économiques et aux situations politiques difficiles et créer de nouvelles occasions pour tout le monde. Les « villes intelligentes » ne constituent pas une destination finale et le voyage ne fait que commencer. Au lieu de centrer notre attention sur tous les aspects négatifs, nous devrions peut-être regarder tous les aspects positifs pour apprendre de ces aspects et évoluer.

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