Lors de sa conférence annuelle des utilisateurs Cisco Live, Cisco a lancé la deuxième phase de son réseau intuitif. Le réseau devient plus intelligent, autogéré et programmable. Aujourd’hui, comme il est couplé à de nombreux appareils et personnes, il n’est tout simplement plus gérable en mode manuel. En outre, la valeur ajoutée ne réside plus seulement dans la connectivité, mais également dans les données. Cisco mise pleinement sur l’automatisation et l’analytique pour le réseau de demain, cette évolution exige d’autres connaissances en programmation. Et c’est précisément là que le bât blesse…
Les langages de programmation comme Python et les outils d’automatisation comme Ansible se prêtent davantage à ces nouveaux réseaux intuitifs. Ils vous permettent de facilement programmer les interfaces entre les systèmes, ces fameux API (Voir exemples sur Cisco DevNet). Ce langage bénéficie ainsi d’une longueur d’avance pour l’internet des objets, qui est en pleine croissance. Selon l’association IEEE, Python serait même, depuis 2017, le code le plus utilisé pour le développement de logiciels. De façon assez contradictoire, ce langage est encore une grande inconnue dans nos formations de bachelier et master en informatique.
220 Belges ont participé au Python Challenge
Pourtant, ce langage suscite un vif intérêt. En effet, pas moins de 220 Belges ont pris part au premier Python Challenge organisé conjointement par Cisco, de Dimension Data, de la haute école ECAM et de la plateforme d’apprentissage EDITx. L’institut bruxellois ECAM est, pour l’instant, la seule haute-école ou université à proposer une formation spécifique en langage Python, dès la deuxième année de bachelier. Sébastien Combefis, professeur, en a pris l’initiative : « Python est multifonctionnel et facile à apprendre. Ce code se lit très facilement, presque comme de l’anglais de base. Vous pouvez développer du code pour exécuter des applications ou pour commander le matériel. Nous apprenons à nos étudiants comment piloter smartphones, microcontrôleurs et ordinateurs. Nous observons que nos étudiants utilisent ce code en électromécanique, en construction, en électronique et en informatique. »
La combinaison des connaissances en matière de réseau et de programmation mérite nettement plus d’attention
Les informaticiens qui combinent des connaissances en matière de réseau et de programmation pourront relier plus étroitement les applications et vous offrir une meilleure expérience utilisateur ou un meilleur service. Si nous, en tant qu’informaticiens, souhaitons prendre des mesures et réaliser l’IoT et les transitions numériques, l’infrastructure doit être programmée autrement. Selon Andrew Lerner de Gartner, à l’horizon 2020, les spécialistes réseau avec de l’expérience Ansible, Python ou en intégration via API gagneront jusqu’à 30 % de plus que leurs collègues qui ne connaissent que l’interface de ligne de commande, la façon la plus couramment utilisée aujourd’hui pour configurer les réseaux.
Le fait que notamment beaucoup de jeunes se sont inscrits au Python Challenge n’est donc pas un hasard : 285 étudiants sur 660 participants. Plus de la moitié des participants étaient âgés de 20 à 29 ans, et il y avait 39 adolescents, dont deux ont été récompensés par des prix. Jari Van Melckebeke, 16 ans, a décroché l’argent, et Tessa Ickx, 18 ans, a également atteint la finale. Elle a suivi les cours de programmation CoderDojo, preuve que ces cours portent leurs fruits !
Réorientation de carrière pour l’étudiant gagnant
Chez les étudiants, notons également un autre fait marquant : la réorientation de carrière du lauréat. Alexandre D’Hondt (34) a obtenu en 2006 un Master en économie et a travaillé, entre autres, comme private banker pour Puilaetco Dewaay et pour l’agence de marketing iProspect. Il a décidé de réorienter sa carrière et suit actuellement un master en informatique à l’ULB.
Pour Alexandre Dembour d’EDITx, les langages comme Python doivent être enseignés plus rapidement et plus largement : « La participation de Jari et Tessa à la finale prouve que certains langages de programmation peuvent être enseignés dès la puberté. Il est important que les écoles de l’enseignement secondaire offrent un cadre d’apprentissage aux jeunes mordus d’informatique. Nous ne pouvons pas attendre que tout le monde soit aussi entreprenant et autodidacte que Jari et Tessa. Si nous voulons que nos jeunes découvrent et développent des compétences numériques, nous devons toutefois leur donner les moyens d’y parvenir. »
Grande sécurité d’emploi
Le Python Challenge plaide fortement pour investir dans l’avenir de ce langage et des étudiants. Les programmeurs Python ont la plus grande sécurité d’emploi, ils peuvent travailler dans pratiquement tous les domaines d’applications. Chez Cisco, nous avons un programme de stage pour développer davantage d’integration en utilisant le langage Python. Python est, pour la mise en réseau de la nouvelle ère, ce qu’était le modèle OSI pour les premiers réseaux IT, le feed-back. Plus d’un de ces stagiaires Python en Belgique et au Luxembourg a pu poursuivre sa carrière au sein de Cisco, jusque dans la Silicon Valley.
Enfin, chez les professionnels, Pieter Van Molle (25) a remporté le Python Challenge, il est spécialiste en Deep Learning à l’Université de Gand. Avec Alexandre D’Hondt, il a remporté un billet pour Cisco Live et recevra une formation complète en vue de l’onboarding Cisco Meraki, avec une attention particulières pour les API Meraki et les nouvelles possibilités d’intégration. Ce faisant, Cisco Belux leur donne une plateforme pour leur permettre de se développer. Reste à savoir si l’enseignement suivra bientôt cette dynamique.