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Stéphane Kraus (Encevo), spécialiste réseau Cisco et agriculteur à titre complémentaire


August 3, 2018


Le parcours de Stéphane Kraus, gestionnaire réseau de la holding luxembourgeoise Encevo, est pour le moins étonnant. Le mois dernier, ce Lorrain belge a reçu une médaille d’argent des mains de Chuck Robbins, CEO de Cisco. Il fêtait son vingtième anniversaire en qualité de Cisco Certified Internetwork Expert, notre plus haute certification technique. À travers l’Europe, il n’existe qu’une centaine de CCIE avec un si long état de service ! Mais pas question de s’y attarder plus que de mesure, car, en plus de sa fonction de gestionnaire réseau, Stéphane Kraus a une seconde casquette, celle d’éleveur de bovins. Fils de pompier et ambulancier, il a repris, il y a trois ans, la ferme de ses beaux –parents.

Petit retour en arrière… Stéphane Kraus est devenu CCIE en 1998. C’est assez remarquable, car Cisco n’avait ouvert un bureau au Luxembourg qu’un an auparavant. « C’est vrai, mais toutes les grandes entreprises du Grand-Duché sont passées à l’Ethernet juste avant le millénaire », confie Stéphane Kraus. « Après mon service militaire, j’ai travaillé chez Telindus et les services réseau prospéraient. Pour devenir Gold Partner, deux ingénieurs réseau devaient être certifiés CCIE chez Telindus Luxembourg, et j’ai donc passé l’examen. »

Pionnier au Luxembourg

Stéphane Kraus a donc été l’un des premiers en Europe. Au revers de sa médaille figure son numéro de série mondial : 3499. « La certification CCIE n’existait alors que depuis environ 5 ans, mais constituait déjà une condition pour le partenariat Gold. Elle impliquait notamment que j’apprenne de nouveaux protocoles que nous n’allions pas utiliser immédiatement au Luxembourg. Nous travaillions avec Apple Talk dans le monde de l’imprimerie, IPX Novell dans la bureautique, SNA/IBM dans le secteur bancaire et DECNET dans l’industrie. Les protocoles de routage OSPF, BGP, IS-IS et autres ont également été passés en revue. L’IP et l’Ethernet n’étaient pas encore largement utilisés, les routeurs et les commutateurs n’ont suivi que plus tard. À cette époque, tout se faisait via modems et passerelles. »

Tous les deux ans, Stéphane Kraus doit suivre une remise à niveau. « Même si aujourd’hui, dans les faits, je n’en ai plus besoin (Encevo est un client final), je veux conserver cette certification. Je suis obligé de participer aux innovations, ce qui me permet de faire les bons choix pour Encevo. En outre, les CCIE jouissent de contacts privilégiés qui peuvent parfois se révéler très utiles. Nous ne sommes qu’une douzaine au Luxembourg. C’est et cela reste une carte de visite. »

Internet of Cows

Alors que la plupart des collègues spécialistes réseau profitent de leur temps libre après les heures de bureau, Stéphane Kraus commence sa deuxième journée de travail. Il y a environ trois ans, il a repris définitivement l’élevage de ses beaux-parents. « En 2000, je m’étais associé avec mon beau-père, mais en 2015, il a définitivement cédé son exploitation. J’élève aujourd’hui 70 bovins et cultive également du colza, du maïs, du blé, de l’orge et de l’épeautre. Récemment, j’ai construit une étable d’une capacité de 120 bovins pour optimiser le soin et le bien-être des animaux. J’élève ces bovins pour leur viande, pas pour le lait : cela prendrait trop de temps si je devais en plus traire tous les matins et tous les soirs. »

Ses connaissances informatiques lui permettent de recourir à une technologie intelligente qui facilite sa vie d’éleveur à temps partiel. Ainsi, il va bientôt utiliser des capteurs qui enregistrent les mouvements spécifiques de la queue des vaches qui vont mettre bas. L’Internet of Cows permet à Stéphane Kraus de planifier les césariennes obligatoires de ses blanc bleu belges. Les capteurs envoient, via l’IoT, un message à Stéphane Kraus qui contacte alors le vétérinaire.

Suivi dans l’étable et… le réseau ?

Pour le reste, Stéphane Kraus peut compter sur les agriculteurs du voisinage et sur ses deux fils. Le plus jeune aime la vie à la ferme, le plus âgé, tout comme son père autrefois, est étudiant ingénieur industriel spécialisé en électromécanique.

Peut-être passera t – il ensuite dans une des networking academies au Luxembourg jetant ainsi les bases d’une carrière tout aussi brillante. Tout comme elle a investi il y a vingt ans dans un bureau local au Grand-Duché, Cisco investit aujourd’hui dans la numérisation du pays. En collaboration avec le gouvernement, Cisco a signé un plan d’action qui s’articule autour de quatre piliers, dont l’enseignement.

La famille de Stéphane Kraus récoltera-t-elle à nouveau les fruits de ces investissements ? « Même si de nombreuses tâches de gestion de réseau sont aujourd’hui automatisées, les entreprises auront toujours besoin de CCIE. Nous associons de plus en plus d’appareils à internet. « Dans mes deux métiers, ce sont des compteurs d’énergie intelligents et des compteurs de mouvements de queues de vache. La conception, l’intégration et l’entretien réseau sont nécessaires dans les deux cas », conclut Stéphane Kraus.

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