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Je ne Suis Pas un Scientifique


10 December 2015


… mais je ne suis pas bête non plus.

L’environnement et, plus précisément, les changements climatiques sont parmi les plus grands défis auxquels est confronté notre monde (au même titre que les difficultés économiques, les instabilités politiques, la santé, la sécurité et les inégalités sociales). Ce n’est donc pas surprenant, compte tenu de la croissance de la population mondiale au cours des cent dernières années [1927 = 2 milliards, 1960 = 3 milliards, 1987 = 5 milliards, 2015 = 7 milliards et 2050 = 9 milliards] et des progrès conséquents de l’industrialisation qui assurent la prospérité, le confort et la commodité.

Aujourd’hui, environ 3,5 milliards de personnes (près de 50 % de la population mondiale) vivent en milieu urbain; un chiffre qui devrait doubler d’ici 2050. Nos villes occupent un faible 2 % du territoire, mais contribuent à hauteur de 70 % aux émissions de gaz à effet de serre (GES). Les bâtiments urbains consommeront plus de 40 % de l’énergie et le consensus des experts du domaine fait état de gaspillage de l’ordre de 30 %.

Le dioxyde de carbone (CO2) représente plus de 76 % des émissions de gaz à effet de serre; le reliquat étant composé de méthane (dont 51 % sont produits par les ruminants), de protoxyde d’azote (issu de l’utilisation des engrais) et des gaz fluorés (utilisés dans la réfrigération). De toutes les émissions de gaz à effet de serre, 35 % sont générés par le secteur de l’énergie, 21 % par les secteurs industriels, 14 % par le secteur des transports et 24 % par les exploitations agricoles et forestières.

Bien que nous rejetions hâtivement le blâme sur le secteur de l’énergie pour les problèmes dans lesquels nous nous trouvons, réduire sa consommation de bœuf pourrait bien alléger considérablement le problème (en laissant les forêts vierges qui auraient été rasées pour faire place aux pâturages des bœufs de boucherie). Ce sont ces faits et ces chiffres (et leurs diverses sources et nombreuses vérités) dont débattent les scientifiques, les écologistes, les grandes sociétés, les politiciens, les négationnistes, etc. pour cerner la réalité des changements climatiques.

Comme je le mentionnais, je ne suis pas un scientifique, mais la conclusion de tout cela semble simple : nous n’avons qu’une seule planète à essayer de conserver pour les générations futures. Afin de leur laisser un monde meilleur, nous pouvons simplement cesser de consommer nos ressources naturelles de la même manière qu’auparavant (malgré la prospérité économique que nous avons générée grâce à elles). Aujourd’hui, nous vivons avec les conséquences des décisions que nous avons prises il y a de nombreuses années sans en connaître ou en comprendre les conséquences. Eh bien soit! Discutons-en maintenant :

Cette semaine, les responsables gouvernementaux et les chefs d’entreprises du monde entier se réunissent pour débattre de l’état de notre environnement et des moyens de réduire la consommation d’énergie afin d’assurer un avenir plus durable.  À Copenhague en 2009 et à Cancún en 2010, les pays développés se sont engagés à recueillir collectivement 100 milliards $ par an d’ici 2020 pour aider les pays en voie de développement à faire face aux changements climatiques. En plus de ces engagements passés, le premier jour du sommet de cette année, les dirigeants de 20 pays ont fait une déclaration impressionnante voulant qu’ils doublent l’investissement en recherche pour des solutions technologiques écologiques et d’énergie alternative. Ce qui devrait nous donner des outils pour lutter contre les problèmes de réchauffement du climat. Dans les cinq prochaines années, l’investissement collectif fera passer le financement de 10 milliards $ à 20 milliards $. Le secteur privé est très engagé dans ces projets et Bill Gates, le fondateur de Microsoft, s’est même engagé à verser 2 milliards $ de ses propres fonds dans cette cause.

Cent milliards de dollars, voire vingt milliards de dollars… voilà des sommes considérables, mais elles sont de la menue monnaie par rapport à ce que l’industrie pharmaceutique américaine dépense dans la mise en marché de leurs produits (35 milliards $), à ce que les consommateurs ont dépensé en Amérique du Nord pour le week-end de l’Action de grâce et du vendredi noir en 2015 (11 milliards $ — en deux jours!). Elles pèsent encore moins dans la balance par rapport aux dépenses militaires mondiales de 1 800 milliards $. Bill Gates affirme que les entreprises du secteur de l’énergie dépensent moins de 0,23 % de leurs revenus en recherche, contre 15 % dans le secteur des TI. Je suis convaincu qu’on peut faire beaucoup plus pour que l’environnement devienne de plus en plus prioritaire.

Petite lueur d’espoir parmi ces chiffres plutôt décevants, comparé à la situaion qui prévalait il y a à peine dix ans, les secteurs privés et gouvernementayx du monde entier font maintenant de véritables efforts dont les effets se font de plus en plus sentir. Les autorités publiques investissent dans les transports publics pour réduire le nombre de véhicules automobiles sur la route. Dans de plus en plus de pays et de régions, nous avons brûlé le dernier bloc de charbon pour générer de l’électricité. Des instruments financiers et fiscaux sont instaurés pour inciter à réduire la consommation d’énergie et l’empreinte environnementale. Les technologies propres se développent dans l’enthousiasme avec l’aide du capital de risque, et comme convenu à Paris cette semaine, recevront plus de fonds des secteurs public et privé.

Je me demande toujours, cependant, si nous exploitons suffisamment le monde numérique que nous avons créé dans le but de résoudre certains des enjeux les plus simples avec les solutions qui sont les plus porteuses. Est-ce que la numérisation des pays, des villes et des secteurs, et l’Internet multidimensionnel sont suffisamment étudiés par les dirigeants gouvernementaux et les chefs d’entreprise pour aider à ouvrir la voie dans la transformation des économies pour réduire les risques climatiques? Le sommet de COP21 a-t-il dédié un volet de discussion au rôle des TI et de l’Internet pour relever les défis environnementaux? Nous savons pourtant que le secteur des technologies informatiques consomme de l’énergie à un rythme de plus en plus rapide et produit beaucoup d’émissions de gaz à effet de serre. Nous avons l’occasion, cependant, d’effectuer un revirement et d’avoir des incidences positives substantielles sur les changements climatiques.

Voici quelques pistes de réflexion :

  • Les applications de mobilité urbaine prévoient comment nous pouvons nous déplacer du point A au point B dans les villes de la façon la plus écoresponsable. Les données en temps réel sont collectées de tous les modes du transport de la ville.
  • L’utilisation de l’énergie solaire pour alimenter les réseaux informatiques qui à leur tour alimentent le chauffage, la climatisation et l’éclairage. Ce qui, par conséquent, a pour effet de diminuer les conversions de courant alternatif en courant continu et d’éviter les pertes d’électricité de 70 %.
  • Des systèmes d’éclairage DEL dans les immeubles connectés en mode IP et PoE (alimentation par Ethernet) qui réduisent de 50 % la consommation d’énergie en raison de l’utilisation des diodes électroluminescentes et un autre 50 % en raison des contrôles et de l’automatisation.
  • Des capteurs reliés à l’Internet des objets qui indiquent la température minimale et maximale, ainsi que la consommation d’énergie. Des analyses de données qui nous permettent de réagir en temps réel pour freiner la consommation.
  • Des données en temps réel des comportements d’utilisation et de consommation d’énergie qui se traduisent en réduction effective. Des réductions de consommation d’énergie de 10 % atteignables par des changements des comportements rendus possibles par la sensibilisation et l’information.
  • Des modes de télétravail qui permettent aux effectifs d’être connecté en toute sécurité au réseau de leur entreprise (TelePresence, Cisco Spark, WebEx, pour ne nommer que quelques outils de collaboration en réseau) et qui réduisent le nombre de véhicules automobiles sur la route.
  • La modernisation du réseau électrique en y intégrant des réseaux de communication pour permettre une gestion optimisée de la capacité et de la demande.
  • Une logistique de planification, d’optimisation et de détournement de la circulation basée sur des algorithmes, des données en temps réel sur les conditions météorologiques et sur la circulation ainsi que des calendriers d’expédition juste à temps et des horaires de livraison optimisés.

Comment pensez-vous que l’ère numérique et la numérisation des activités commerciales et gouvernementales auront des effets positifs sur la viabilité environnementale?

Je ferais valoir qu’il est primordial que le secteur privé et les autorités publiques étudient de près le potentiel de la transformation des activités en ayant recours aux technologies informatiques et aux innovations pour obtenir des changements profonds et quantifiables. Pourquoi ne pas utiliser les infrastructures numériques dans lesquelles nous avons investi au cours des 20 dernières années pour régler les problèmes relatifs aux changements climatiques?

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